THÉRAPEUTIQUE Vue d'ensemble
Prenant le relais des universités médiévales, le xixe siècle a établi les principes de base de l'activité médicale en développant une méthodologie cohérente dans l'analyse des situations pathologiques : c'est la méthode anatomo-clinique, qui est toujours en vigueur. Dans ce contexte, l'acte médical ne peut être exercé sans une longue préparation, à la fois théorique et pratique, qui met le futur médecin en contact avec ses confrères plus expérimentés et avec les patients. Il acquiert ainsi l'exigence des critères éthiques fondamentaux qui sont le principe même de la déontologie. On peut donc définir aujourd'hui l'acte médical comme l'ensemble des activités humaines, techniques et scientifiques exercées par une personne qui a satisfait aux conditions d'exercice de la médecine et ayant pour but la prévention, la guérison ou le soulagement des maladies et des infirmités qui atteignent les êtres humains.
L'auteur d'un tel acte doit s'intégrer à un cadre administratif très strict, et engager, moyennant une formation continue de longue haleine, sa responsabilité vis-à-vis du patient, conformément au célèbre adage : Primum non nocere (« avant tout, ne pas nuire »).
Sur le plan statutaire, il convient de distinguer l'aspect administratif et l'aspect légal.
En France, les conditions administratives pour autoriser l'exercice de la médecine sont au nombre de trois : posséder la nationalité française ; posséder un diplôme d'État de docteur en médecine ou une équivalence reconnue par les autorités compétentes ; être inscrit au tableau de l'Ordre des médecins français.
S'agissant du statut légal, l'acte médical tire sa spécificité de la nécessité thérapeutique : seuls sont autorisés à porter atteinte à l'intégrité corporelle d'autrui les docteurs en médecine remplissant les conditions d'exercice et les professionnels de santé agissant sous la responsabilité d'un médecin.
L'examen clinique a pour but de rassembler toutes les informations nécessaires pour apprécier l'état de santé du patient ; interrogatoire et anamnèse, inspection, palpation, percussion, auscultation, qui amèneront éventuellement à requérir des examens complémentaires, radiologiques ou autres investigations d'imagerie, biologiques ou tests fonctionnels tels que Doppler, ou enregistrements électrophysiologiques.
Cette étape initiale doit être menée avec grand soin, en y mettant le temps nécessaire et en utilisant les méthodes adaptées et les concours appropriés (art. 33 du Code de déontologie).
Le diagnostic qui résulte de l'analyse approfondie des résultats de l'examen médical permettra d'informer le malade de sa situation clinique, des conséquences thérapeutiques et des évolutions possibles (pronostic).
Nécessairement, tout acte thérapeutique, pour avoir un sens, et une chance de succès, doit modifier l'état dans lequel se trouve le patient. Il implique ainsi de corriger certains paramètres biologiques au risque de déclencher des réactions indésirables.
L'art médical consiste à évaluer ce risque thérapeutique et à en assumer le contrôle responsable. Bien évidemment, il convient d'obtenir le consentement du malade (art. 35-36 du Code de déontologie français) chaque fois que les inconvénients du traitement sont de nature à modifier profondément le statut biologique dont il jouissait. Les modalités selon lesquelles cette information est communiquée ont autant d'importance pour le patient que pour celui qui propose, en conscience, les soins. En effet, la vocation du médecin lui commande de ne réserver l'abstention thérapeutique qu'aux cas désespérés, car son devoir est de donner à ses malades toutes leurs chances de guérison.
Il mettra, à cet effet en œuvre une impressionnante panoplie[...]
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Écrit par
- Bernard GLORION : président d'honneur de l'Ordre national des médecins, membre de l'Académie nationale de médecine
Classification
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