THERMOÉLECTRICITÉ
Réalisation de thermoéléments
Choix des matériaux thermoélectriques
Les expressions des rendements ou des différences de température ne font en définitive intervenir les propriétés des éléments thermoélectriques que par l'intermédiaire des grandeurs α, ρ et k groupées dans l'expression du facteur de mérite Z. Le choix des produits thermoélectriques se fait donc en fonction de Z, la qualité des corps étant d'autant meilleure que Z a une valeur plus élevée.
Les quantités α, ρ et k dépendent elles-mêmes de grandeurs plus universelles telles que la densité des porteurs de charges. Les expressions reliant α, ρ et k à ces densités de porteurs, fournies par la théorie des semi-conducteurs, permettent de relier la qualité thermoélectrique à la conductivité thermique du réseau kr, à la mobilité des porteurs μ et à la masse efficace m* :
Le choix se fait finalement parmi les semi-conducteurs et particulièrement parmi les composés du tellure et du sélénium avec les métaux lourds tels que le plomb, le bismuth ou l'antimoine.
Problèmes liés à la construction de dispositifs thermoélectriques
Réfrigération
Un problème de réfrigération est d'abord défini par deux grandeurs : la température à atteindre et la puissance thermique à évacuer. Dans l'expression de la température froide, la puissance thermique intervient dans le cas de plusieurs couples par Q/n, c'est-à-dire que rien ne s'oppose, au moins théoriquement, à ce que de grandes puissances thermiques soient évacuées, à condition d'augmenter proportionnellement le nombre de couples n du dispositif thermoélectrique.
En revanche, même avec n infiniment grand, la valeur de ΔT reste limitée. C'est donc, en fin de compte, la température qui représente la donnée la plus importante.
Il faut évaluer Z pour connaître les possibilités de réfrigération. La valeur de Z trouvée précédemment (3) dépend des sections des bras 1 et 2, ces sections pouvant être choisies pour que Z soit maximal, ce qui a lieu lorsque :
Le facteur de mérite Z, calculé en portant l'équation ci-dessus dans la formule (3), est de l'ordre de 2,5 × 10-3/0C, ce qui, substitué dans l'équation (2), permet de voir que l'on peut atteindre − 40 0C à partir d'une source chaude à + 20 0C.
L'abaissement maximal de température n'est plus fonction de la taille du réfrigérateur, mais le courant d'alimentation en dépend. Pour obtenir des tensions d'alimentation raisonnables (quelques volts), des courants d'alimentation faciles à produire (quelques ampères), il est intéressant de grouper plusieurs dizaines de couples et de constituer ainsi un module thermoélectrique. Ces couples seront montés en série électrique et en parallèle thermique.
Dispositifs à plusieurs étages
Il est intéressant d'utiliser les dispositifs à plusieurs étages afin d'augmenter le ΔT maximal et le rendement. Les étages sont montés en série thermique, chacun évacuant la somme de la puissance pompée et de la puissance électrique fournie à l'étage précédent. Le nombre n de couples doit donc croître rapidement d'un étage à l'autre. S'il en est ainsi, en supposant que les propriétés thermoélectriques ne varient pas avec la température, on montre que les différences de température atteintes par le j-ième étage (ΔTj), dans le cas d'une alimentation électrique en série, sont reliées à celles correspondant au premier étage (ΔT1) par la relation :
La quantité entre parenthèses est inférieure à 1 (environ 0,64 avec les produits thermoélectriques usuels), ce qui permet de voir que les ΔT successifs sont proportionnels aux nombres 50, 35, 20, 13, etc. Le quatrième étage n'apporterait que 10 p. 100 environ du refroidissement des trois premiers. De tels systèmes sont donc pratiquement limités à trois étages.[...]
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Écrit par
- Michel ALAIS : ingénieur de l'École supérieure de physique et de chimie industrielles (E.S.P.C.I.) de Paris, ingénieur en chef à la Direction des activités Télécom de la Compagnie Industrielle des Télécommunications (C.I.T.-ALCATEL)
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Médias
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