Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DUSAUTOIR THIERRY (1981- )

Rugbyman français évoluant au poste de troisième ligne aile, Thierry Dusautoir a été élu meilleur joueur du monde en 2011. Personnage réservé, voire introverti, il a su se faire violence pour devenir un meneur d'hommes de premier ordre, conduisant, en tant que capitaine, le XV de France jusqu'en finale de la Coupe du monde 2011.

Thierry Dusautoir est né le 18 novembre 1981 à Abidjan (Côte d'Ivoire), d'un père français et d'une mère ivoirienne. Il passe son enfance dans son pays natal, puis il gagne la France en 1991, où la famille s'installe à Périgueux, son père, professeur de physique-chimie, étant nommé en Dordogne. Depuis l'âge de quatre ans, il pratique le judo, et il ne tâte du rugby qu'assez tardivement, à seize ans, sur les conseils d'un camarade de classe. Titulaire du baccalauréat de la série S (1999), il fait ses débuts dans le rugby professionnel, au sein du club de Bègles-Bordeaux, en 2001. Il décide de ne pas abandonner ses études, tentant de concilier celles-ci avec le sport de haut niveau. Il joue une année à Colomiers (2003-2004), rejoint le Biarritz Olympique en 2004 – il sera champion de France en 2005 et en 2006 sous les couleurs basques. En 2005, il est diplômé de l'École nationale supérieure de chimie et physique de Bordeaux. Il s'engage en 2006 avec le Stade toulousain, un club avec lequel il sera champion de France en 2008, en 2011 et en 2012, et gagnera la Coupe d'Europe en 2010.

Le 17 juin 2006, il honore sa première sélection en équipe de France, face à la Roumanie. Mais sa carrière internationale aurait pu tourner court : le 11 novembre 2006, à Lyon, les Bleus sont écrasés par les All Blacks (47-3) ; sa prestation est jugée sévèrement, et le sélectionneur, Bernard Laporte, l'écarte du groupe. Il n'est pas retenu pour disputer la Coupe du monde 2007, qui se déroule en France. Or Elvis Vermeulen se blesse, et Thierry Dusautoir est appelé pour le suppléer. Bien sûr, il n'a pas l'étoffe d'un titulaire. Cependant, après la défaite du XV de France face à l'Argentine lors du match inaugural, Bernard Laporte bouleverse son équipe, et Thierry Dusautoir va saisir sa chance. Le joueur qui avait failli tirer un trait sur sa carrière internationale à l'issue d'un match contre la Nouvelle-Zélande va prendre son véritable envol lors d'une autre rencontre face aux All Blacks : le 6 octobre 2007, au Millennium Stadium de Cardiff, en quart de finale de la Coupe du monde, l'équipe de France réalise un exploit mémorable en battant les grands favoris de la compétition (20-18) ; Thierry Dusautoir, auteur d'un essai et de 38 plaquages, crève l'écran ; la presse néo-zélandaise, admirative, le surnomme « The Dark Destroyer ». La France est battue en demi-finale par l'Angleterre, mais l'enfant d'Abidjan vient de signer un long bail de titulaire au sein du XV tricolore.

Après la Coupe du monde 2007, Marc Lièvremont succède à Bernard Laporte, et nomme Lionel Nallet capitaine de l'équipe de France. En novembre 2009, le sélectionneur change d'option, et désigne Thierry Dusautoir capitaine. Ce choix surprend, car le Toulousain semble timide, réservé. Certes, il ne sera jamais sur le devant de la scène médiatique, mais il tire sa légitimité de ses performances sur le terrain et de la confiance que lui accordent ses coéquipiers. Il conduit ainsi ses hommes au Grand Chelem dans le Tournoi des six nations en 2010.

Ses qualités humaines et sportives vont lui permettre de mener l'équipe de France jusqu'en finale de la Coupe du monde 2011, dans des circonstances contraires. Battus par les Tonga, les Tricolores essuient les critiques justifiées de la presse. Cet éternel insatisfait va réussir à remettre l'équipe de France sur de bons rails. Les rapports entre Marc Lièvremont et ses joueurs s'étant[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification