HUXLEY THOMAS HENRY (1825-1895)
Zoologiste anglais qui s'est, en outre, profondément intéressé aux problèmes de l'enseignement. Autodidacte depuis l'âge de huit ans, Thomas Huxley réussit néanmoins à étudier la médecine au Charing Cross Hospital (1842), puis s'embarque pour cinq ans comme chirurgien en second sur la frégate Rattlesnake qui patrouille dans le Pacifique austral et l'océan Indien. Durant ce voyage, il étudie la faune et la flore marines et envoie à Londres ses commentaires. À son retour en 1850, il quitte la Royal Navy et il est nommé professeur de zoologie au Museum of Practical Zoology de Londres et chargé des cours d'anatomie comparée à la School of Mines. Dans A Manual of Invertebrated Animals (1877), suivi par A Manual of Vertebrated Animals (1879), il établit la classification des animaux du genre « Ascidiacea », « Cephalopoda » et « Cœlenterata ». Il publie en 1859 The Oceanic Hydrozoa. Ses études sur les reptiles fossiles le conduisent à noter les ressemblances entre reptiles et oiseaux, qu'il groupe sous le nom de « Sauropsida ». Il devient conservateur de la collection anatomique rassemblée par Hunter.
En 1851, il noue avec Darwin une amitié qui ne cessera pas. Lorsque paraît, en 1859, Origins of Species, Huxley en est le premier et ardent défenseur, et quand s'élèveront des oppositions plus ou moins vives, Darwin, que la polémique rebute, trouvera en Huxley un avocat plein de virulence et de combativité ; dans Evidence as to Man's Place in Nature (1864) il soutient, dans la perspective darwinienne, que l'homme est un animal évolué. Ses querelles avec l'évêque d'Oxford et avec le Premier ministre Gladstone sur la notion d'évolution sont restées célèbres en Angleterre. C'est lui qui crée en 1869 le mot « agnostique », et durant des années le nom d'Huxley fut honni par les bien-pensants.
Il se rend en Amérique pour assister au mariage de sa sœur dans le Tennessee ; bien que cet État soit du côté du Sud, Huxley prend position pour les Nordistes durant la guerre de Sécession, et dans son Emancipation. Black and White (1865), il réclame une éducation identique pour les Blancs et les Noirs, pour les hommes et les femmes. Il revendique aussi cette dernière égalité pour l'Angleterre ; il est l'un des premiers à ouvrir aux jeunes filles les portes de l'Université. Gouverneur d'Eton College, recteur d'Aberdeen University, doyen du Royal College of Sciences, professeur au Royal College of Surgeons, il s'intéresse vivement aux problèmes de l'enseignement et préconise l'introduction des sciences et de l'enseignement technique. L'enseignement primaire, qu'il met en place, reste inchangé jusqu'à l'Education Act de 1944. De retour aux États-Unis en 1876, il reprend, dans son discours d'ouverture de la Johns Hopkins University, ses idées sur l'enseignement des sciences, et réussit à introduire les disciplines scientifiques à l'université du Minnesota et à Yale.
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Écrit par
- Jacqueline BROSSOLLET : archiviste documentaliste à l'Institut Pasteur, Paris
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