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MORGAN THOMAS HUNT (1866-1945)

Généticien américain né à Lexington (Kentucky). Son activité universitaire et scientifique débuta au collège féminin de Bryn-Mawr ; il fut ensuite professeur de zoologie expérimentale à l'université Columbia (1904), puis à l'Institut technologique de Pasadena en Californie (1929) où devait s'écouler toute la suite de sa carrière. Il passait ses vacances au laboratoire maritime de Wood's Hole (Massachusetts), ce qui lui permit d'étendre ses recherches dans diverses branches de la zoologie et de la biologie, comme le démontrent certaines de ses œuvres : Experimental Embryology (1927), The Scientific Basis of Evolution (1932), Embryology and Genetics (1934). Mais il devait être avant tout un des pionniers de la génétique. Après la redécouverte des lois de Mendel (1900) et leur application à différents animaux et végétaux, il ouvre une ère nouvelle en choisissant, vers 1910, un nouveau matériau d'expérimentation, la mouche du vinaigre ou Drosophila melanogaster. Celle-ci présente de grands avantages : élevage facile, multiplication rapide, descendance nombreuse, faible nombre de chromosomes (huit dans les cellules diploïdes), identification rapide et aisée des mâles et des femelles, le dimorphisme sexuel étant bien accusé. Morgan, avec son école américaine (et notamment C. B. Bridges, A. H. Sturtevant, H. J. Muller), établira par l'expérience la localisation des unités mendéliennes ou gènes (ainsi nommées par W. Johannsen) dans les chromosomes. Chacun des chromosomes de la mouche renferme, en effet, un groupe déterminé de gènes. Émettant l'hypothèse que ces derniers sont disposés linéairement et selon un ordre fixe, Morgan a découvert la méthode qui permet d'analyser leur topographie relative. Cette découverte faite, il dressa des « cartes chromosomiques » de la drosophile. Les travaux ultérieurs confirmèrent toutes les vues morganiennes et notamment la découverte par T. S. Painter (1933) des chromosomes géants dans les glandes salivaires de la larve de drosophile.

La théorie chromosomique de Morgan repose donc sur la notion de gène, unité héréditaire, unité de variation, unité de transmission ; les gènes se trouvent dans les chromosomes, où ils occupent des places fixes ; chaque gène occupe un locus et les divers loci sont placés linéairement le long des chromosomes. Cette théorie chromosomique de l'hérédité qui possède un grand pouvoir explicatif suscita d'innombrables travaux dans tous les pays et sur des matériaux variés.

Parmi les publications de Morgan, on retiendra notamment : Heredity and Sex (1914), The Mechanism of Mendelian Heredity (1915, en collaboration avec A. H. Sturtevant, H. J. Muller et C. B. Bridges) ; The Physical Basis of Heredity (1919) ; The Genetics of Drosophila (1925, en collaboration avec Bridges et Sturtevant) ; The Theory of the Gene (1926).

Élu correspondant de l'Académie des sciences de Paris en 1931, Morgan a reçu le prix Nobel de médecine en 1933.

— Andrée TÉTRY

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Écrit par

  • : membre de l'Académie nationale de Metz, directrice honoraire à l'École pratique des hautes études, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

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