NEWCOMEN THOMAS (1663-1729)
Inventeur anglais né à Dartmouth et mort à Londres. Newcomen, forgeron dans sa ville natale, construit, en 1712, le premier moteur thermique d'une « pompe à feu ». Aux extrémités d'un balancier horizontal, soutenu en son centre par un pilier de maçonnerie, il suspend deux tiges : d'un côté, celle d'une pompe aspirante ; de l'autre, celle d'un piston coulissant dans un cylindre disposé au-dessus d'une chaudière. Quand la vapeur soulève le piston, le balancier descend vers la pompe, entraînant la tige jusqu'à la nappe d'eau. Après injection d'eau froide et condensation de la vapeur dans le cylindre, la chute du piston relève le balancier ainsi que la pompe : l'eau est aspirée. Des robinets, tournés à la main, commandent alternativement l'admission d'eau froide et de vapeur ; on les remplacera ensuite par un jeu automatique de soupapes, solidaire des oscillations du balancier. Assez puissante pour travailler au sol et non plus dans la mine, la pompe donne douze coups de piston par minute et puise ainsi, dans le même temps, 500 litres d'eau à 45 mètres de profondeur. Le succès est considérable non seulement en Angleterre, mais aussi à l'étranger. Une première machine est utilisée, sur le continent, dès 1723, en Slovaquie. D'autres sont expédiées en Belgique (1725), en France, où elles fonctionnent à Passy (1726), à Cachan (1727), aux mines de Fresnes-sur-Escaut et d'Anzin (1732), puis de Littry (1749). À partir de 1750, on fabrique, en France, des pompes de Newcomen, certains modèles devant être appliqués aux premiers essais de navigation à vapeur (d'Auxiron, Périer, Jouffroy).
Plus efficace que la pompe de Savery (1699), celle de Newcomen n'utilise néanmoins pas encore toute la puissance motrice de la vapeur. Refroidi par la condensation, le cylindre est nécessairement réchauffé quand la vapeur, admise de nouveau, soulève le piston ; ce qui empêche l'énergie thermique d'être exclusivement consacrée à l'effort moteur. Il manque, en définitive, à la pompe de Newcomen un condenseur, séparé du cylindre, que Watt inventera cinquante ans plus tard, transformant la machine atmosphérique en machine à vapeur.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jacques MÉRAND : licencié en philosophie
Classification
Autres références
-
DARBY ABRAHAM (1678-1717)
- Écrit par Bruno JACOMY
- 754 mots
- 1 média
...fonte de faible épaisseur pouvant avantageusement remplacer ceux en cuivre ou en céramique utilisés notamment par les forgerons. Parmi ses clients figure Thomas Newcomen, qui adopte la fonte de Darby pour sa première machine à vapeur, installée en 1712 à Dudley, près de Coalbrookdale, pour pomper l’eau... -
MACHINE À VAPEUR DE WATT-BOULTON
- Écrit par Olivier LAVOISY
- 222 mots
- 2 médias
En 1775, le mécanicien écossais James Watt (1736-1819) s'associe à l'entrepreneur Matthew Boulton pour fabriquer, à partir de 1776, des machines à vapeur pour lesquelles il a déposé des brevets dès 1769. Reprenant le principe des premières machines de Thomas Newcomen (1712) –...
-
MULTIPLICATION DES INVENTIONS
- Écrit par Francis DEMIER
- 307 mots
Au tournant des années 1760 se multiplient les découvertes qui donnent corps à l'idée de « révolution industrielle ». Le phénomène est surtout spectaculaire dans la filature de coton. En 1765, James Hargreaves met au point la spinning jenny, métier à filer dans lequel un...
-
SAVERY THOMAS (vers 1650-1715)
- Écrit par Bruno JACOMY
- 714 mots
- 1 média
Capitaine de marine et ingénieur militaire anglais, Thomas Savery a été l’un des acteurs majeurs de l’émergence de la machine à vapeur en Europe au tournant du xviiie siècle. On ne peut le considérer, pas plus que Denis Papin, comme l’inventeur de ce moteur nouveau qui jouera un rôle central...