WILSON THOMAS WOODROW (1856-1924)
Après des études à Princeton et à l'université de Virginie, Thomas Wilson devient avocat. Mais ce métier ne lui convient pas. Il reprend ses études et enseigne l'histoire à Bryn Mawr (Pennsylvanie), puis la science politique à Princeton à partir de 1890. Professeur de talent, conférencier fort apprécié, Wilson est porté en 1902 à la présidence de l'université de Princeton.
Sa réputation ne tarde pas à attirer l'attention des hommes politiques qui le persuadent, en 1910, de se présenter aux élections pour le poste de gouverneur de l'État du New Jersey. Il est élu et procède à des réformes libérales qui lui confèrent une audience nationale. Le Parti démocrate le désigne, en 1912, comme candidat à la présidence ; son succès, Wilson le doit, cette fois-ci, à la division de ses adversaires. Son slogan, la Nouvelle Liberté, lui rallie une partie des progressistes, soucieux de réformer les structures économiques et d'en revenir à des pratiques politiques plus saines. Président des États-Unis, Wilson agit avec prudence. Il fait passer une loi antitrust (1914), cautionne la réforme du système bancaire fédéral, abaisse les droits de douane. En 1916, il obtient du Congrès le vote d'une loi qui interdit le travail des enfants, d'un système de retraite pour les employés fédéraux et de la journée de huit heures pour les ouvriers au service du gouvernement fédéral.
Dès le début de sa présidence, Wilson a dû faire face à des problèmes de politique extérieure. C'est d'abord l'affaire du Mexique, où il tente d'imposer une démocratie à l'américaine ; c'est ensuite les Antilles, où il fait intervenir les marines à plusieurs reprises ; c'est enfin l'Europe, où, malgré sa volonté de préserver la neutralité de son pays, il est entraîné à intervenir dans le conflit en avril 1917. Tout en fournissant aux Alliés l'aide matérielle, militaire et morale qu'ils réclament, Wilson s'efforce de s'emparer de la direction politique de la coalition. Son programme, en quatorze points, définit les termes d'une nouvelle diplomatie. Il l'impose, en partie seulement, au cours de la conférence de la paix en 1919 et obtient la création d'une Société des Nations qui doit assurer la paix dans le monde. Désavoué par le Congrès et par la majorité du peuple américain, le président Wilson, pourtant réélu en 1916, quitte la Maison-Blanche en 1921 sans avoir pu faire voter le traité de paix et le pacte de la S.D.N., auxquels il a consacré l'essentiel de ses forces.
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Écrit par
- André KASPI : professeur d'histoire de l'Amérique du Nord à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
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