YOUNG THOMAS (1773-1829)
Médecin et physicien anglais. Il apprend le grec, le latin, l'hébreu, le français, l'italien, le persan et l'arabe. Il rédige une analyse des systèmes philosophiques connus en Grèce et se passionne pour la botanique et les mathématiques, puis il étudie la médecine à Londres, à Édimbourg et à Göttingen, où il obtient son diplôme de docteur en médecine en 1795. Young s'installe à Londres en 1799, mais la pratique le rebute et il se consacre à la recherche, principalement en physique. Il enseigne la philosophie naturelle et la physique à la Royal Institution de 1801 à 1803 (A Syllabus of a Course of Lectures on Natural and Experimental Philosophy, 1802). De 1802 à sa mort, il est secrétaire de la Royal Society. En 1811, il entre au Saint George's Hospital. Élu secrétaire au Board of Longitudes en 1818, il quitte la médecine pour rédiger le Nautical Almanac mais une violente campagne de la presse anglaise dirigée contre lui provoque la fermeture temporaire du Board of Longitudes, ce que Young ressent profondément. À cette époque, il se passionne pour les hiéroglyphes et découvre, en 1823, l'opposition des caractères phonétiques contenus dans les cartouches et des caractères idéographiques (An Account of Some Recent Discoveries in Hieroglyphical Literature and Egyptian Antiquities). Conseiller au Parlement, il dresse une table de longévité pour les assurances-vie et s'occupe des poids et mesures. Esprit universel, il joue de nombreux instruments de musique, et publie des mémoires sur les arches des ponts, la théorie des marées, le calcul des éclipses, la charpente des vaisseaux et il fixe en 1805 les dimensions approximatives des molécules. Ses travaux médicaux portent sur la fièvre jaune, le rôle du cœur et des artères, la classification des maladies ; il invente l'ériomètre pour mesurer les cellules du sang.
Mais le grand apport de Young à la science concerne la physique et la physiologie de la vision : il montre, le premier, que l'accommodation est assurée par la déformation du cristallin (1793). En 1801, il décrit l'astigmatisme, et explique la perception des couleurs par l'action de trois nerfs rétiniens qui sont excités respectivement par le rouge, le vert et le violet : les troubles de la vision colorée résulteraient du mauvais fonctionnement de l'un de ces nerfs ; cette théorie, vérifiée par Helmholtz, porte le nom de théorie trichromatique ou de Young-Helmholtz. Enfin, en 1804, il reprend la théorie de Huygens sur les ondes lumineuses et découvre le phénomène de l'interférence lumineuse (trous d'Young) ; sa démonstration, qui figure encore dans les cours de physique, est à la base des travaux sur la théorie ondulatoire de la lumière.
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Écrit par
- Jacqueline BROSSOLLET : archiviste documentaliste à l'Institut Pasteur, Paris
Classification
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