THYMÉLÉALES
Caractères généraux
L'exemple du Daphne mezereum correspond dans les grandes lignes à la famille des Thyméléacées, parfois dénommée Daphnacées. Il faut toutefois préciser que les fleurs sont généralement tétramères ou pentamères (rarement hexamères ou trimères) et que la corolle n'est pas toujours nulle : elle peut être isomère, à pétales parfois divisés. Habituellement, les fruits sont indéhiscents ; il s'agit de drupes ou de baies, et exceptionnellement de capsules loculicides. Le pollen est trinucléé, crotonoïde. Les comptages chromosomiques effectués dans cette famille sont parfaitement homogènes, à quelques exceptions près, et correspondent à x = n = 9 ; les cas de polyploïdie ne sont pas rares.
Les fruits ont parfois des propriétés laxatives, alors que l'écorce contient des principes résineux âcres, irritants et vénéneux, à propriétés vésicantes et rubéfiantes, tel le « cortex mezerei », drogue fournie par le Daphne mezereum.
Certaines espèces ont une fructification irrégulière et très faible (Daphne cneorum) : pour une centaine de fleurs, moins d'une dizaine peuvent donner des fruits. La pulpe de ces fruits est visqueuse et les fourmis en sont friandes. En outre, les fruits collent aux poils et aux sabots des animaux, ou encore ils sont avalés par les oiseaux et les graines sont expulsées avec les déjections. Autant de procédés différents pour atteindre un seul but : la propagation de la plante.
La famille des Éléagnacées est représentée en France par une espèce spontanée, l' argousier (Hippophae rhamnoides) et par une espèce subspontanée, l'olivier-de-Bohême ou chalef (Eleagnus angustifolius). Les caractères généraux sont très semblables à ceux des Thyméléacées, la corolle de la fleur est également nulle, ou à l'état staminal ; les Éléagnacées en diffèrent cependant par l'absence de liber interne, la présence de poils peltés sur les feuilles et d'un disque nectarifère dans les fleurs. Elles se distinguent des autres Thyméléales par la présence d'un esther méthylique de l'inositol, le québrachitol. Les nombres chromosomiques sont n = 6, 14 (Eleagnus) et n = 6, 10, 12 (Hippophae).
Les trois autres petites familles sont très voisines des précédentes et répondent donc approximativement au type Daphne mezereum, à l'exception des feuilles et de certains caractères floraux mineurs.
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Écrit par
- Marc-André THIÉBAUD : biologiste, conservateur au Conservatoire et Jardin botanique de la Ville de Genève
Classification
Média