THYROÏDE
La glande thyroïde, la plus volumineuse des glandes à sécrétion interne, dérive d'une ébauche endodermique située à la partie antérieure du plancher pharyngien, au niveau de la base de la langue. Au cours de sa migration vers le cou pendant le développement embryonnaire, elle laisse parfois, le long du tractus thyréoglosse, des résidus qui peuvent donner naissance à des thyroïdes accessoires ou à des kystes.
Son poids est de 20 à 30 grammes chez l'homme adulte. Elle est formée de deux lobes en contact avec les faces latérales du larynx et de la trachée et réunis par un isthme, d'où s'élève un prolongement : la pyramide de Lalouette. Le tissu glandulaire se subdivise en de nombreux lobules séparés par des travées conjonctivo-vasculaires. Chacun de ces lobules est constitué par des vésicules microscopiques (20 à 500 μm de diamètre). Ces vésicules sont tapissées par une assise de cellules épithéliales, dont la hauteur est en relation étroite avec l'activité cellulaire. Elles délimitent une cavité remplie d'une substance visqueuse : la colloïde. Entre les vésicules se trouvent de nombreux capillaires où se déverse la sécrétion de la glande. Celle-ci n'est pas indispensable à la vie, mais intervenant dans l'activité de toutes les cellules de l'organisme, elle joue un rôle dans toutes les fonctions vitales, principalement dans la croissance du squelette et dans le développement du système nerveux.
Hormones thyroïdiennes
Hormones iodées : thyroxine et tri-iodothyronine
Les principales hormones thyroïdiennes sont des hormones iodées, élaborées par les cellules vésiculaires. La colloïde est une protéine iodée, la thyréoglobuline, qui constitue une réserve inactive et qui n'est pas l'hormone elle-même. Celle-ci est représentée principalement par la thyroxine, molécule beaucoup plus simple contenant 65 p. 100 d'iode et que l'on peut obtenir par synthèse. Elle dérive des L-iodotyrosines, formées par la combinaison de l'iode avec un acide aminé, la tyrosine. La condensation de deux molécules de di-iodotyrosine donne naissance à la tétra-iodothyronine (T4 ou thyroxine). La glande sécrète aussi, en quantité beaucoup plus faible, de la tri-iodothyronine (T3).
La biogenèse de ces substances se fait par une série d'opérations successives : captation de l'iode circulant à l'état d'iodure dans le sang, libération de l'iode par oxydation, couplage de l'iode avec la tyrosine pour former la mono-iodotyrosine, puis la di-iodotyrosine (MIT et DIT), condensation des iodotyrosines pour former les iodothyronines (T3 et T4). Ces opérations s'effectuent sous l'action d'enzymes appropriées : peroxydase, déshalogénase, hyaluronidase, protéase. Elles sont susceptibles d'être entravées par un excès d'iodure circulant et par diverses substances de synthèse utilisées en thérapeutique.
Les hormones thyroïdiennes circulent dans le sang en liaison avec une glucoprotéine (thyroxin bound globulin ou TBG). Elles peuvent en être séparées par le butanol. Ainsi l'iode total contenu dans le plasma peut être dosé en trois fractions : les iodures provenant de l'alimentation et de la déshalogénation des thyronines, l'iode organique total ou PBI (protein bound iodine), qui lui-même se décompose, pour 80 p. 100, en iode hormonal proprement dit (T3 et T4) extractible par le butanol (butanol extractible iodine : BEI) et, pour 20 p. 100, en iode organique non hormonal, comprenant thyroglobuline, iodotyrosines et divers acides aminés iodés. Seul l'iode hormonal diffuse à l'intérieur des globules sanguins. Toutes ces notions trouvent leur application dans l'exploration clinique des troubles thyroïdiens.
Parvenues au niveau des cellules réceptrices, les hormones thyroïdiennes subissent de nouvelles transformations,[...]
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Écrit par
- Jacques DECOURT : professeur honoraire de clinique endocrinologique à la faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie nationale de médecine
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