THYROÏDE
Exploration fonctionnelle
L' exploration biologique de la fonction thyroïdienne dispose de nombreuses méthodes, couramment utilisées en clinique.
Les mesures du métabolisme basal, de la cholestérolémie, du temps de décontraction musculaire après percussion du tendon d'Achille (achilléogramme) rendent possible l'appréciation de l'action périphérique des hormones thyroïdiennes.
Les dosages concernant les hormones thyroïdiennes se sont d'abord limités à l'iodémie protidique plasmatique. Un progrès important a marqué l'utilisation des résines échangeuses d'ions. De plus en plus, on utilise les techniques radio-immunologiques, mesurant directement T4 et T3. La fraction libre est appréciée indirectement par l'indice de thyroxine libre (ITL) ou dosée directement (FT3 et FT4). L'étude de TSH, par dosage radio-immunologique est le complément indispensable.
La méthode d'exploration la plus courante utilise l' iode radioactif (131I), grâce auquel on peut effectuer une étude cinétique de la fonction thyroïdienne. On mesure, trois, six, vingt-quatre et quarante-huit heures après le début du test, la captation de l'isotope par la thyroïde, le rapport des radioactivités globulaire et plasmatique (rapport H/P) qui fournit la proportion d'iode hormonal marqué, seul capable de pénétrer dans les hématies, et enfin, éventuellement, l'élimination urinaire du radio-iode. Il est important de rappeler que cette méthode ne fournit qu'un aspect dynamique de la fonction thyroïdienne et non une mesure réelle de la sécrétion. Elle permet, en outre, de traduire visuellement la radioactivité de la glande au moyen d'un scintigramme, sur lequel on peut apprécier le volume de la thyroïde, préciser l'activité de ses diverses parties, détecter certains goitres plongeants, et éventuellement l'existence d'une thyroïde ectopique (notamment linguale) ou de métastases d'origine thyroïdienne.
On recourt enfin à des épreuves dynamiques. L'épreuve de stimulation (test de Querido) mesure l'iodémie plasmatique et la fixation thyroïdienne du radio-iode avant et après l'injection de thyréostimuline à raison de 100 unités HL pendant cinq jours consécutifs. L'épreuve de freinage (test de Werner) pratique les mêmes contrôles avant et après l'administration de tri-iodothyronine, à la dose de 150 μg pendant sept jours. Il est possible encore de mesurer la réserve hypophysaire de TSH en administrant un antithyroïdien de synthèse, le néomercazole (test de Studer et Wyss), qui, entravant l'hormonosynthèse, provoque en retour une hypersécrétion de TSH, dont on constate les effets sur l'élévation de la fixation de l'iode 131 par la glande.
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Écrit par
- Jacques DECOURT : professeur honoraire de clinique endocrinologique à la faculté de médecine de Paris, membre de l'Académie nationale de médecine
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