TIANSHAN [T'IEN-CHAN]
Les montagnes du Tianshan (en russe Tian-Chan) occupent la plus grande partie du territoire de la république du Tadjikistan avant de plonger très profondément en Dzoungarie. Leur ligne de crête forme la frontière de la république populaire de Chine avec le Tadjikistan. Ces montagnes, composées le plus souvent de terrains cristallins mais comportant aussi des zones sédimentaires fortement plissées, ont été mises en place fort tard, les mouvements décisifs ayant eu lieu au Pliocène ou même au Quaternaire. À la fin du Tertiaire, en effet, la région était réduite à l'état de pénéplaine, puis la plupart des blocs de ce vieux massif ont été portés à des altitudes supérieures à la limite actuelle des neiges éternelles, certains d'entre eux s'affaissant pour donner naissance à des dépressions intramontagnardes : plaine de Fergana, dépression du lac Issyk-Koul.
La haute montagne du Tianshan se présente, à l'ouest, sous l'aspect de blocs nettement individualisés qui s'avancent en longs chaînons vers la dépression aralo-caspienne, offrant un paysage alpin de crêtes aiguës sculptées par des cirques glaciaires, et revêt, à l'est, le visage de bastions montagneux massifs fortement englacés. Au nord-est des Tianshan, dans le massif du Khan-Tengri culminant au Pik Pobedy à 7 439 mètres, les glaciers actuels occupent de hautes surfaces qui furent profondément burinées au Quaternaire. La glace se forme dans les cirques ou sur de hauts plateaux au-dessus de 4 200 mètres, les langues glaciaires logées dans les vallées auxquelles elle donne naissance s'abaissant jusqu'à 3 200 mètres. Le plus imposant des glaciers de vallée du Tianshan, l'Iniltchek, naît au cœur du massif de Khan-Tengri et, alimenté par un névé courant sur 30 kilomètres carrés, s'allonge sur 85 kilomètres, occupant ainsi le fond d'une auge fossile que son ancêtre du Quaternaire a profondément surcreusée.
Plus au sud, dans le haut bassin du fleuve Naryn, la glaciation quaternaire, moins puissante, a façonné puis libéré une topographie de plate-forme encombrée de moraines de fond, retenant aujourd'hui de nombreux lacs. Les auges sont ici fort rares. Aussi, les glaciers actuels, appartenant à la famille des glaciers de plateau, sont-ils de petites dimensions : chacun d'eux occupe au plus 4 kilomètres carrés, encore que, pris ensemble, ces glaciers de plateau s'étendent sur quelque 600 kilomètres carrés.
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Écrit par
- Pierre CARRIÈRE : agrégé de géographie, docteur d'État ès lettres
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