TIGE, botanique
Chez les Phanérogames (plantes à fleurs), la tige est la partie du végétal qui accomplit la fonction reproductrice sexuée. Elle porte en effet des bourgeons capables de différencier des organes mâles (étamines) des organes femelles (pièces productrices d'ovules). Après fécondation, qui a lieu dans la fleur, les ovules deviendront des graines contenant chacune un embryon, d'où le nom de Spermaphytes (plantes à graines) donné à ces plantes.
Ce rôle essentiel que la tige joue ainsi dans la reproduction de ces plantes apparaît, à l'évidence, chez une plante parasite comme l'orobanche. L'appareil végétatif y est réduit à un axe aérien sur lequel s'insèrent non pas des feuilles mais des écailles incolores. À la base de cet axe, une courte racine suçoir pénètre dans une plante-hôte qui va ainsi nourrir le parasite. Celui-ci ne présente aucune trace de chlorophylle mais le sommet de la tige donne naissance à des fleurs jaunâtres qui, en formant des graines, permettront à l'orobanche de se reproduire. Même si elle est chlorophyllienne chez d'autres espèces, la tige n'est pas de façon fondamentale un organe de nutrition. Ce sont les feuilles, nées de la tige et portées par elle, qui ont pour fonction de produire, à partir de l'énergie lumineuse absorbée par la chlorophylle (photosynthèse), des matières organiques. Entre l'appareil aérien chlorophyllien et les parties souterraines non chlorophylliennes de la plante, le transport des substances nutritives est assuré par la tige qui participe ainsi à la croissance de la plante tout entière. Les modalités de la propre croissance de la tige et celles des organes souterrains déterminent la morphologie de la plante et conditionnent ses propriétés biologiques, de façon étonnamment diverse.
Ramification
Si la tige demeure quelquefois entière, comme chez le stipe des Palmiers ou le chaume de la plupart des Graminées, ce cas reste relativement rare ; le plus souvent, la tige présente une ramification plus ou moins importante, donnant à l'appareil aérien de la plante une silhouette caractéristique.
La ramification de la tige comme celle de la racine est soit dichotomique soit latérale. Il n'est pas toujours facile de distinguer ces deux types ; cependant, le critère permettant de les séparer réside dans le fonctionnement du point végétatif.
Dans la dichotomie vraie, très répandue chez les Ptéridophytes, la ramification a son origine dans le dédoublement du sommet de la tige. Celui-ci se scinde en deux moitiés, chacune étant à l'origine d'une des deux ramifications de la fourche qui va se former, chacune retrouvant rapidement le diamètre de la tige qui s'est dichotomisée. Quant à la longueur de ces ramifications, elle est égale (ramification isotone) ou inégale (ramification anisotone).
La ramification latérale d'une tige est le fait du développement de ses bourgeons axillaires. Dans ce cas, des axes latéraux se détachent à une certaine distance du sommet, grâce à la différenciation de nouveaux apex dans les bourgeons axillaires situés à l'aisselle des feuilles. Parmi ces bourgeons, les uns peuvent provisoirement ne pas débourrer (bourgeons dormants), les autres, en s'épanouissant, forment des rameaux de second ordre, qui à leur tour pourront porter des tiges de troisième ordre et ainsi de suite. Selon le nombre des bourgeons, on oppose les espèces polyblastiques abondamment ramifiées aux espèces monoblastiques incapables de se ramifier (Palmiers). En outre, des bourgeons adventifs apparus, soit sur la section d'une tige après cicatrisation, soit sur des racines, produisant respectivement des rejets ou des drageons, contribuent aussi à donner à une plante son allure générale.
La ramification de la tige des Spermaphytes présente essentiellement deux variantes. Elle est monopodiale quand le bourgeon[...]
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Écrit par
- Delphine CARTIER : maître assistante à l'université de Paris-Sud, Orsay
- Didier LAVERGNE : docteur en médecine
Classification
Médias
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