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TIKAL

Les recherches récentes relativisent son importance et dévoilent son histoire tourmentée, mais Tikal, au cœur de la forêt tropicale du Petén, reste le site maya de référence. Visitée dès 1848 par Modesto Méndez, la cité ne cessera d'attirer explorateurs et voyageurs, dont le Suisse Gustav Bernoulli, qui en 1877 pille les linteaux de bois des temples I et IV, les préservant ainsi, ironiquement, de la destruction. Les archéologues prennent vite conscience de l'importance de la cité, qui fait l'objet de travaux continus, culminant dans les années 1960 avec le projet de l'université de Pennsylvanie. Les fouilles ultérieures de l'Instituto de Antropología e Historia (I.D.A.E.H.) amplifient encore les connaissances. Tikal est le site maya le plus fouillé, ce qui lui confère une importance qui peut sembler démesurée par rapport à d'autres sites.

Tikal - crédits : A. Vergani/ DeAgostini/ Getty Images

Tikal

Cylindre à trépied, art maya - crédits : F. Guénet/ AKG-images

Cylindre à trépied, art maya

Une dynastie ancienne

Acropole nord de Tikal : coupe nord-sud - crédits : Encyclopædia Universalis France

Acropole nord de Tikal : coupe nord-sud

On ne peut, à l'inverse, minimiser son rôle et son prestige. Tikal est d'abord le site maya le plus impressionnant avec ses enchevêtrements de constructions sur 8 000 mètres carrés, dont ses élégants temples qui émergent de la canopée ou ses acropoles, dont l'Acropole nord, un des édifices les plus complexes du monde maya. Occupée sans interruption depuis 350 avant J.-C. jusqu'après l'effondrement de la cité (889 après J.-C.), c'est une vaste nécropole dynastique, qui au ixe siècle ne comptait pas moins de 43 stèles et 30 autels.

Tikal (Guatemala) - crédits : Simeone Huber/ Getty Images

Tikal (Guatemala)

Tikal est surtout un vaste territoire de 60 kilomètres carrés, qui réunissait une population estimée à 60 000 habitants, dispersée dans de multiples groupes, dont certains comptent des résidences nobles. La plupart des édifices visibles aujourd'hui sont datés du Classique récent (600-900 après J.-C.), fruits d'aménagements et de constructions superposées, qui reflètent l'apogée d'une histoire remontant au Préclassique (800 av. J.-C.-250 apr. J.-C.).

Masque funéraire maya - crédits :  Bridgeman Images

Masque funéraire maya

Dans l'état du déchiffrement de l'écriture, Tikal dispose de la plus longue histoire dynastique avec 33 dirigeants identifiés pour plus de 800 ans d'existence. Le premier dont on connaît le nom, Yax Ehb' Xook, régnerait dès le Ier siècle de notre ère et la sépulture 85 (localisée dans l'Acropole nord) pourrait contenir ses restes. Divers indices permettent de supposer que d'autres l'ont précédé. En effet, dès 350 avant J.-C., au Préclassique récent, Tikal est déjà un site important et l'Acropole nord est déjà occupée. On y a notamment découvert une sépulture aux murs peints, qui suggère l'existence d'une élite locale. Sa puissance permet à la cité de résister avec succès aux soubresauts qui marquent la fin du Préclassique, au début de notre ère. Il est même possible que Tikal y ait joué un rôle actif et soit en partie responsable de la destruction de la cité voisine de Mirador ; une partie de ses habitants serait venue accroître la population de la ville.

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