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TIKOPIA

Île mélanésienne située au nord de Vanuatu et appartenant aux îles Salomon, la petite île de Tikopia constitue, avec les îlots de Santa Cruz, des Reef et des Duff, la partie est de cet archipel ; sa position est de 10 degrés de latitude sud et de 167 degrés de longitude est. Comme dans les autres îles des Salomon, l'économie locale est fondée sur la culture des tubercules (plus récemment du riz) et l'exportation du coprah, ressources auxquelles s'ajoutent celles de la pêche. La population de l'île est devenue célèbre par les études ethnographiques qu'en 1928-1929, et de nouveau en 1952, l'ethnologue anglais Raymond William Firth lui a consacrées (notamment Rank and Religion in Tikopia, 1970). On sait en particulier que, dans la société traditionnelle des Tikopia, le contrôle du pouvoir exercé par les chefs s'effectue de façon originale : le chef doit transmettre ses ordres par des subordonnés qui peuvent, avec l'appui de l'opinion publique, les éluder adroitement ; pour assumer les fonctions et donner force à son pouvoir, le chef d'un clan (celui-ci comprend deux à trois cents personnes) est assisté de quelques agents de police (les maru) recrutés parmi les plus vigoureux de ses proches parents. Enfin, en relation avec leurs croyances, les Tikopia admettent tel mode de suicide et condamnent tel autre, les dieux sauvant, selon eux, les âmes des morts, exception faite de celles des suicidés par pendaison. Bien que située géographiquement en Mélanésie, Tikopia présente, par son organisation sociale et sa religion traditionnelle, plus d'affinités avec la Polynésie. Aussi qualifie-t-on l'île d'enclave ou d'avant-poste (outlier) polynésien (il en est de même pour plusieurs petites îles de cette région du Pacifique : Ontong-Java, Nukumanu, Taku, Kapingamarangi...).

— Jean-Paul LATOUCHE

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