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TIMBRE, musique

Son - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

Son

Indépendamment de la durée, les musiciens attribuent aux sons musicaux des qualités particulières : hauteur, intensité et timbre. Le timbre, c'est ce qui distingue entre eux des sons de même hauteur et de même intensité. Pour le décrire, on utilise une terminologie empruntée au vocabulaire des sensations visuelles, tactiles, gustatives, etc. : un son est « clair », « rond », « chaud », « aigre »..., vocables fort suggestifs, mais dont le sens reste très flou et imprécis. Depuis longtemps, les acousticiens de la musique ont tenté de définir ces termes de façon objective ; mais ils n'y sont parvenus qu'à une époque récente, lorsque l'électro-acoustique leur eut fourni des appareillages permettant de faire une analyse exhaustive des sons et de visualiser ceux-ci sous l'aspect d'« images » hautement significatives, le sonagraphe en particulier. Le sonagramme représente une véritable « photographie » des sons, permettant précisément de mettre en évidence, sous l'aspect de grandeurs physiques (temps, fréquence et niveau), ce qui différencie deux sons de même hauteur et de même intensité, et qui recouvre en fait un ensemble de variables physiques et perceptives fort complexe. L'étude qui suit analyse les plus importantes d'entre elles.

Longtemps considéré comme un simple « agrément » du son, le timbre a été progressivement utilisé par les compositeurs comme l'une de ses caractéristiques les plus importantes. En créant l'orchestration dite moderne, Berlioz a montré que le timbre devait jouer, dans la composition, un rôle très important. Schönberg, moins d'un siècle plus tard, allait même imaginer la Klangfarbenmelodie (mélodie de timbres), largement employée par beaucoup de musiciens contemporains.

Le nombre de composantes du son

Un son musical normal n'est jamais un phénomène simple, mais un agrégat évolutif d'un nombre plus ou moins grand de composantes. Ces composantes sont des « harmoniques » lorsque leur fréquence est un multiple entier de celle du son de base (fondamental) ; ce sont des « partiels » lorsque leur fréquence est quelconque ; ou bien ce sont des bandes de bruit variées, composées de « grains de son » aléatoires, apparaissant dans des régions fréquentielles variées. Le timbre est d'abord déterminé par le nombre de composantes en présence : selon le cas, il est « riche » ou « pauvre ». Il convient toutefois de bien insister sur le fait que l'oreille humaine n'est pas également sensible aux diverses fréquences : elle n'entend pas les composantes trop aiguës ou trop graves (infrasons et ultrasons), mais elle perçoit les composantes d'autant mieux qu'elles sont voisines de la « zone sensible » (de 500 à 5 000 vibrations par seconde, soit de 500 à 5 000 Hz). À noter encore que des composantes très intenses sont susceptibles d'en « masquer » d'autres ; celles-ci existent alors physiquement, mais non perceptivement. D'autre part, les propriétés de l'oreille sont très variables d'un individu à l'autre : un son riche en composantes pour l'un peut paraître pauvre à une oreille déficiente.

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Écrit par

  • : directeur de recherche honoraire au C.N.R.S., chargé de cours d'acoustique au Conservatoire national supérieur de musique de Paris

Classification

Média

Son - crédits : Planeta Actimedia S.A.© Encyclopædia Universalis France pour la version française.

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