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TIMOTHÉOS (1re moitié IVe s. av. J.-C.)

Sculpteur grec, actif durant la première moitié du ive siècle avant J.-C., Timothéos prolonge et diffuse le maniérisme attique, issu de la virtuosité acquise au Parthénon dans le travail du marbre.

Sa participation prépondérante au décor sculpté du temple d'Asclépios à Épidaure (~ 375-~ 370) est attestée par l'inscription consignant la comptabilité de sa construction : il a fourni des reliefs (ou des modèles ?) pour 900 drachmes et les trois acrotères d'un fronton, probablement celui de l'ouest, pour 2 240 drachmes (Inscriptiones Graecae IV2, 102). L'acrotère central, une Victoire tenant un oiseau (Musée national, inv. 155, Athènes) renouvelle le motif de la Victoire, en lui donnant un mouvement ascensionnel : au lieu d'atterrir, elle prend son vol dans un grand remous d'étoffe que le vent commence à gonfler. La torsion du corps sous le vêtement qui le révèle, l'épaisseur mouvementée du manteau témoignent d'un lyrisme emphatique qu'on s'efforce de retrouver sur certaines plaques de la frise du Mausolée d'Halicarnasse, puisque Timothéos serait, vers ~ 350, le créateur du côté sud de cette frise, selon Pline (XXXVI, 31). Autour de ces points d'ancrage, eux-mêmes un peu lâches, viennent se placer différentes attributions, parmi lesquelles celles du groupe de Léda et le Cygne, connu par un grand nombre de répliques, et de l'Asclépios adolescent sont les plus vraisemblables.

Quelle que soit son origine – péloponnésienne, attique ou insulaire ? – Timothéos représente le chaînon manquant entre deux grands sculpteurs marbriers postclassiques, tous deux natifs de Paros : Agoracritos, élève préféré de Phidias, et Scopas, dont Timothéos a pu être le maître. Entre le formalisme raffiné de l'initiateur du maniérisme attique et l'exaltation du premier maître du romantisme grec, le lyrisme sensuel de Timothéos assure une nécessaire transition.

— Bernard HOLTZMANN

Bibliographie

B. Schlörb, Timotheos, W. de Gruyter & Co., Berlin, 1965

L. Todisco, Scultura greca del IV Secolo, Longanesi & Co., Milan, 1993, pp. 58-61.

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Écrit par

  • : ancien membre de l'École française d'Athènes, professeur émérite d'archéologie grecque à l'université de Paris-X-Nanterre

Classification

Autres références

  • RENOUVELLEMENT DE LA SCULPTURE GRECQUE

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    • 190 mots
    • 1 média

    Un type athlétique, nouveau par ses proportions et son attitude, mis au point par Lysippe, le grand bronzier de Sicyone (Péloponnèse) ; des figures rêveuses, d'une sensualité inconnue jusque-là, créées par le maître athénien Praxitèle ; un retour au marbre suscité par l'énorme chantier du...