CONJONCTIF TISSU
Entre les divers organes d'un animal se trouvent des matériaux organiques, les substances conjonctives. Ce sont soit des lamelles, soit des fibres ou des substances homogènes plus ou moins visqueuses. Bichat (1772-1802) en décrivit le premier les caractères macroscopiques. Plus tard, avec les microscopes optiquement satisfaisants, on put voir que ces sortes de « tissus conjonctifs » étaient constitués de cellules, de fibres variées et d'une lymphe amorphe, dont la disposition relative caractérisait diverses variétés histologiques. L'adjonction de matériaux tels que graisse, substances calcaires, etc., entraîne des dispositions spéciales, caractérisant les tissus dits « de substance conjonctive » (Reichert) : tissus adipeux, osseux, etc., qui bien qu'apparentés aux tissus conjonctifs proprement dits ne seront pas pris ici en considération.
Description du tissu conjonctif
Les tissus conjonctifs sont constitués par une substance fondamentale amorphe ; des cellules spéciales, les fibroplastes ; des cellules plus banales, exogènes le plus souvent ( histiocytes, mastocytes, macrophages, etc.) ; des formations fibrillaires faites d'une protéine particulière, le collagène ; des fibres ou lames d'une substance nommée élastine, constituant les formations élastiques.
La substance fondamentale
À l'origine, on admettait l'existence entre les éléments de structure d'une lymphe interstitielle émanée du sang. Vers les années 1871-1878, on montra (Rollett, Renaut) qu'en plus de ce liquide, la substance fondamentale renfermait des éléments mucoïdes. Les travaux chimiques ultérieurs les caractérisèrent comme des mucopolysaccharides acides, complexes renfermant de l' acide hyaluronique, constitué lui-même de sucres aminés et de l'acide glucuronique. À ces substances complexes s'ajoutent, en quantités variables, de l'eau et des sels, spécialement de sodium. La substance fondamentale est formée par l'activité des fibroblastes, d'une part, par une infiltration d'éléments du sang, d'autre part.
Les cellules
Les fibroblastes ou cellules fixes généralement fusiformes, parfois ramifiés, sont propres au tissu conjonctif. Leur activité métabolique, faible dans le tissu conjonctif normal, peut devenir intense dans certaines conditions physiologiques ou pathologiques. Ils sont capables de déplacements dont les modalités ont été précisées par leur culture in vitro.
Le conjonctif normal renferme toujours, en quantités souvent faibles, des cellules venues de divers organes ou du sang : des histiocytes (Aschoff) ou lymphohistiocytes, éléments mononucléaires aux potentialités fonctionnelles très grandes, d'où leurs variations de forme ; des macrophages, cellules phagocytaires, dérivées des précédentes ; des polynucléaires, neutrophiles ou éosinophiles, venus du sang par diapédèse à travers les capillaires ; des mastocytes, à grosses granulations basophiles riches en héparine et en histamine, et dont le rôle physiopathologique est important. Toutes ces cellules sont capables de se déplacer – d'où leur nom de « cellules migratrices » – ce qui les oppose aux cellules fixes que sont les fibroblastes.
Les formations fibrillaires collagènes
Protéine caractéristique du conjonctif, le collagène est fabriqué à l'intérieur des fibroblastes sous forme d'une molécule monomère de tropocollagène. Celui-ci, à l'extérieur des cellules, s'organise, soit en fibrilles de réticuline, soit en fibres conjonctives.
– Le tropocollagène. Cette particule élémentaire de collagène est formée de trois chaînes polypeptidiques disposées hélicoïdalement les unes à côté des autres. Chaque chaîne comporte environ 200 restes d'aminoacides, qui sont, dans l'ordre de leur importance quantitative décroissante, la glycine, la proline, l'hydroxyproline, l'alanine, la[...]
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Écrit par
- Albert POLICARD : membre de l'Institut, de l'Académie de médecine, professeur honoraire à la faculté de médecine de Lyon
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