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TISSUS ANIMAUX

Techniques histologiques

La connaissance des tissus repose essentiellement sur les moyens optiques qui permettent de les examiner et sur un certain nombre de traitements qui leur sont appliqués au préalable. Ces traitements préparatoires, ou techniques histologiques, ont pour effet de rendre possible l'observation microscopique et sont utilisés en vue de l'étude morphologique et fonctionnelle des éléments du tissu, ce qui implique, outre la recherche descriptive, l'identification de constituants chimiques et la connaissance de la cinétique cellulaire.

Le principe et la suite des traitements auxquels sont soumis les tissus varient peu. Il s'agit presque toujours de conserver ces derniers dans un état aussi proche que possible de l'état vivant (fixation), de préparer des échantillons dont l'épaisseur soit compatible avec les conditions d'examen (coupes, frottis) et, enfin, d'introduire des contrastes entre les cellules ou les organites cellulaires, contrastes qui n'existent pas naturellement et sans lesquels l'observation est impossible ( coloration). Étant donné le caractère préparatoire de ces manœuvres, les techniques, bien que régies par des principes identiques, sont conditionnées par le type de microscope utilisé ; ainsi le renforcement de contrastes est obtenu par des colorants si le tissu doit être observé au microscope photonique, par des métaux lourds s'il doit être observé au microscope électronique. Les techniques diffèrent aussi, de façon très sensible, selon le but de recherche poursuivi, et qui peut nécessiter la détection de certains composés chimiques (histochimie), de certaines enzymes (histoenzymologie) ou de radioéléments préalablement introduits (histoautoradiographie).

Par ailleurs, des appareils de plus en plus perfectionnés ou obéissant à des principes nouveaux deviennent courants dans les laboratoires d'histologie, car « les méthodes qui font appel à des techniques physiques ne cessent de gagner en importance » (L. Lison). Certains de ces appareils, comme le microscope à contraste interférentiel, sont de conception récente, alors que d'autres, comme le microscope électronique par transmission, reposent sur un principe ancien. Parfois, il a fallu attendre un perfectionnement de l'appareil pour l'utiliser en histologie : l'analyseur par spectrographie des rayons X, en raison d'un manque de résolution, n'est devenu un instrument histologique qu'après la mise au point de la microsonde de Castaing. Il arrive que l'histologiste cherche à adapter à ses besoins des instruments déjà répandus mais utilisés à d'autres fins, minéralogiques ou métallurgiques par exemple ; il en est ainsi du microscope polarisant ou de la microsonde de Castaing. Fort paradoxalement, des instruments spécialement conçus pour des applications histologiques sont commercialisés avant qu'on ait pu envisager toutes les conditions de leur utilisation pratique : construit dès 1911, le microscope à fluorescence n'intéressa les histologistes qu'après 1924, avant de devenir l'outil indispensable aux immunocytochimistes. Enfin, l'essor d'une méthode peut être lié non au perfectionnement ou à l'invention d'un appareil, mais aux progrès d'autres disciplines. Ainsi, l'historadiographie, dont le principe avait été énoncé dès 1913, ne put être appliquée que lorsque furent fabriquées des émulsions photographiques à grains très fins ; l'essor de l'histoautoradiographie, technique remontant à 1924, coïncida avec la production industrielle d'un grand nombre de radio-isotopes artificiels. De même, la préparation industrielle d'enzymes de grande pureté ou de résines de propriétés diverses a fortement influé sur les progrès de l'histochimie et des méthodes d'examen ultrastructural.[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-Marie-Curie
  • : professeur émérite à la faculté de médecine Pitié-Salpêtrière, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

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