TISSUS VÉGÉTAUX
Classification et identification
La classification des tissus végétaux repose sur plusieurs types de critères.
Critères ontogéniques
Suivant la nature du méristème qui les a engendrés, on distingue les tissus primaires, dérivant des méristèmes primaires, et les tissus secondaires, initiés par les zones génératrices latérales ou cambiums. Les premiers sont présents dans tous les organes jeunes et herbacés, les seconds ne sont bien développés que dans les espèces arbustives ou arborescentes (Gymnospermes et Angiospermes dicotylédones). L'identification des deux ensembles tissulaires est en général facile car, même au stade adulte, la position relative, soit engrainée, soit empilée, des cellules révèle en général la façon dont elles ont été initiées.
Critères physiologiques
La nomenclature repose sur les fonctions principales assurées par les cellules, et on distingue le plus généralement les tissus protecteurs ou de revêtement, les tissus de soutien, les tissus conducteurs, les tissus sécréteurs.
Critères biochimiques
Ceux pris en compte par l'histologie concernent surtout les composés qui incrustent spécifiquement les parois. Ainsi, les lignines sont des polyphénols élaborés au cours de la différenciation de certaines cellules. Faciles à mettre en évidence grâce à leurs propriétés de coloration, les lignines permettent une classification dichotomique des tissus de soutien et des tissus conducteurs que l'on peut distinguer dans le tableau.
D'autres composés de paroi sont également caractéristiques de certains tissus, notamment des dérivés lipidiques dans les revêtements protecteurs (épiderme, liège). Cela explique l'usage fréquent en histologie de « doubles colorations » des préparations : un réactif (carmin aluné, rouge de ruthénium) se fixe sur les parois des tissus restées glucidiques (cas du collenchyme, du phloème) et un autre (vert d'iode, bleu de méthylène) sur les parois lignifiées (sclérenchyme, xylème).
Critères structuraux et ultrastructuraux
Ils sont nombreux et adaptés à chaque cas. Ainsi, l'aspect allongé et fusiforme des cellules caractérise les tissus fibreux (certains sclérenchymes, dont ceux utilisés par l'industrie textile : lin, chanvre) ; des replis internes très développés de parois distinguent les tissus de transfusion qui assurent, par place, notamment dans les fines nervures de feuille, des relais entre xylème et phloème pour les échanges d'eau ; l'architecture fine des parois permet de caractériser avec précision à peu près tous les types cellulaires associés dans un tissu, etc.
Par ailleurs, certains tissus sont dits homogènes, c'est-à-dire constitués de cellules identiques, ayant donc subi la même différenciation (collenchyme, et souvent le sclérenchyme et le parenchyme) ; d'autres sont hérérogènes et maintiennent associées des cellules ayant subi des différenciations divergentes (épiderme, xylème et phloème). Ce dernier tissu peut grouper jusqu'à une dizaine de sortes cellulaires différentes, ce qui suppose un contrôle très hiérarchisé tant au point de vue ontogénique que fonctionnel.
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Écrit par
- Jean-Claude ROLAND : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie Curie
Classification
Médias
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