TITANIC, film de James Cameron
Un film à grand spectacle
Pour le réalisateur, « Titanic ne se résume pas au récit édifiant d'une fable mythique. C'est une métaphore des souffrances de l'humanité, de la foi, du courage et du sacrifice... » L'Atlantique a sans doute englouti une société souvent orgueilleuse et insouciante. Ce film confirme l'opiniâtreté d'un réalisateur ambitieux tenté par un pari technologique, celui de réussir un « désastre ». Son budget dépasse de 45 p. 100 (114 millions d'euros) sa mise initiale, soit au total plus de 256 millions d'euros. Titanic a demandé cinq ans de préparation et sept mois de tournage entre juillet 1996 et mars 1997. James Cameron exige une reconstitution à l'identique du navire (236 mètres) dans un bassin artificiel de 65 000 m3 d'eau au Mexique. Le luxe du Titanic y est agencé avec précision (cuivres, acajou, salles de bal...). Quatre plateaux de tournage (3 000 m2) seront construits autour d'une grue de tournage de 26 mètres circulant sur des rails immergés. Véritable défi technologique, ce film multiplie les effets spéciaux (coût 30 millions de dollars) : l'usage de plusieurs maquettes miniatures, répliques détaillées du navire, la mise en place de logiciels spécifiques pour reconstituer électroniquement 1 000 figurants dans les plans finaux de la noyade collective (2 heures de naufrage pour 3 heures 15 de film).
James Cameron réussit à faire revivre cette tragédie au travers d'une histoire d'amour relativement invraisemblable, qui s'appuie sur une vision manichéenne des rapports dominants/dominés. Au final, elle révèle aussi la lâcheté humaine puisque seules seize chaloupes furent disponibles pour l'ensemble des passagers voués à une mort certaine. Inégaux jusque dans la mort, les passagers de troisième classe restèrent majoritairement prisonniers des grilles qui délimitaient encore, en plein drame, les espaces où ils avaient le droit de se rendre. On ne comptabilisa que 712 rescapés pour 2 207 passagers et membres d'équipage. Un dernier long travelling balaie ces noyés de l'Atlantique dans une vision aussi apocalyptique que fantasmagorique.
Vite rentabilisé par son succès populaire et décliné sur l'ensemble des marchés mondiaux (télévisions, vidéos, DVD) Titanic profitera à l'économie hollywoodienne. Il prolonge, en un tour de force esthétique et technique, la légende des superproductions précaires et populaires (de Cléopâtre à Apocalypse now), films événements démesurément onéreux.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Kristian FEIGELSON : maître de conférences, sociologue à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
Classification
Autres références
-
TITANIC (J. Cameron)
- Écrit par Daniel SAUVAGET
- 1 427 mots
Devenu objet d'étude sous la plume non plus des critiques spécialisés mais des éditorialistes et des maîtres penseurs, Titanic, de James Cameron (1997), a été un des phénomènes de société de l'année 1998 dont le traitement sociologique et idéologique a bien sûr été précédé par des constats...
-
DICAPRIO LEONARDO (1974- )
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 845 mots
Acteur et producteur américain, né le 11 novembre 1974 à Los Angeles.
C’est à l’âge de cinq ans que Leonardo Wilhelm DiCaprio obtient son premier rôle dans l’émission pour enfants Romper Room. Durant son adolescence, il multiplie les apparitions dans des films éducatifs et des productions...