TOGO
Nom officiel | République togolaise (TG) |
Chef de l'État et du gouvernement | Faure Gnassingbé (depuis le 4 mai 2005). Premier ministre : Victoire Tomegah Dogbé (depuis le 28 septembre 2020) |
Capitale | Lomé |
Langue officielle | Français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
8 399 000 (2024) |
Superficie |
56 600 km²
|
Histoire
Les frontières du Togo ont subi de nombreuses variations qui font que son histoire est inséparable de celle des pays de la « côte des Esclaves » : Gold Coast (actuel Ghana), Dahomey (actuel Bénin), Nigeria occidental.
La période coloniale
Si l'on fait abstraction de l'évangélisation portugaise commencée dès le xvie siècle et de l'arrivée des missionnaires protestants au début du xviiie siècle, l'installation européenne au Togo est tardive ; elle date de la seconde moitié du xixe siècle, dans une région, celle de la côte et des abords immédiats, ravagée par la traite des esclaves et les raids de puissants voisins, le royaume d'Ashanti et le royaume d'Abomey.
Alors que le rôle économique de l'Afrique commence à apparaître, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne entrent en compétition dans cette zone ; par la convention de Berlin du 24 décembre 1885, le Schutzgebiet Togo (territoire protégé) allemand est reconnu par la France qui cède ses droits sur Petit Popo (Aného) et Porto-Seguro où s'étaient installées en 1864 et 1868 les maisons de commerce marseillaises ; en échange, la France reçoit des droits allemands sur la future Guinée française. Côté britannique est opérée la délimitation entre la Côte-de-l'Or et le Togo, la frontière passant à 2 kilomètres à l'ouest de Lomé, en plein pays éwé. La conquête allemande vers le nord se poursuit jusqu'en 1891. Le Togo allemand, qui s'étend sur 85 000 kilomètres carrés, est marqué par une active mise en valeur du sous-sol et des richesses agricoles ainsi que par un développement des moyens de communication (création de routes et de voies ferrées, construction du wharf d'embarquement de Lomé) ; il devient la Musterkolonie (colonie modèle) de l'Empire allemand. La période de la colonisation de l'Allemagne prend fin en août 1914 à la suite d'une brève guerre conduite par un corps expéditionnaire franco-anglais. La reddition de l'Allemagne amorce une série de partages du territoire dont les enjeux sont principalement les hautes terres occidentales riches productrices de cacao (partage du 27 août 1914, accord de Londres du 10 juillet 1919).
Au lendemain de la division du pays, les deux parties du Togo sont placées sous le régime du mandat de la S.D.N. Alors que la France conserve ses pouvoirs au Togo, le Togo britannique est gouverné d'Accra et administré conjointement avec la Gold Coast à laquelle il sera rattaché. Entre les deux guerres, les revendications allemandes sur le Togo ont pour conséquence que la France s'intéresse plus à ce pays qu'à ses autres territoires d'Afrique noire ; la mise en valeur économique et l'appel aux élites locales, chrétiennes et scolarisées, y sont plus poussés, cependant que l'administration française entretient le particularisme togolais à l'égard du Dahomey.
Les droits de la France seront reconduits mais aussi restreints par l'O.N.U. qui, plaçant le Togo sous « tutelle », confie à la puissance coloniale une mission d'administration et de développement politique du territoire appelé à l'indépendance.
Le contexte togolais à la veille de l'indépendance
La société togolaise est constituée de populations arrivées dans la région à différentes époques et qui présentent de fortes disparités sociales, économiques, religieuses et linguistiques. Ainsi qu'on le relève dans d'autres régions d'Afrique de l'Ouest ayant une façade maritime, les peuples éloignés de la côte sont entrés en relation avec les Européens plus tardivement. S'ils n'ont que peu participé au développement de la traite atlantique, ils ont souffert des guerres menées aux fins du commerce négrier alimenté par des intermédiaires africains proches du littoral. L'essentiel des raids, conduits par les puissants[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean DU BOIS DE GAUDUSSON : vice-président de l'université de Bordeaux-I, doyen de la faculté de droit
- Philippe GERVAIS-LAMBONY : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
- Agnès LAINÉ : docteur en histoire de l'université de Paris-I, chercheuse associée au Centre d'études des mondes africains, unité C.N.R.S. 8171
- Francis SIMONIS : maître de conférences d'histoire de l'Afrique, habilité à diriger des recherches, université d'Aix-Marseille
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
TOGO, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
AFRIQUE (Histoire) - Les décolonisations
- Écrit par Marc MICHEL
- 12 424 mots
- 24 médias
L'évolution commença par le Togo et le Cameroun, avec des spécificités dues au statut particulier de ces deux territoires soumis au contrôle de l'O.N.U. En 1956, le plébiscite en faveur de l'intégration de la partie occidentale du Togo à la Gold Coast et la mise en place d'un gouvernement autonome... -
ÉWÉ ou ÉVHÉ
- Écrit par Jacques MAQUET
- 892 mots
Les Éwé (ou Evhé, selon certains historiens comme R. Cornevin) occupent en Afrique occidentale le littoral du golfe de Guinée, de l'embouchure de la Volta, à l'ouest, à celle du Mono, à l'est, et l'arrière-pays sur une profondeur d'environ 150 km. La frontière entre le ...
-
EYADÉMA GNASSINGBÉ (1935-2005)
- Écrit par Comi M. TOULABOR
- 789 mots
Le général Gnassingbé Eyadéma a exercé sur le Togo une dictature implacable pendant trente-huit ans. Les failles sont nombreuses dans son curriculum vitae.
Sa date de naissance officielle, fixée au 26 décembre 1935, relève d'une imagination fertile. Il serait plus exact de dire qu'Étienne Eyadéma...
-
GHANA
- Écrit par Monique BERTRAND et Anne HUGON
- 7 216 mots
- 6 médias
La marche à l'indépendance est entravée un temps par deux obstacles. D'une part, la question du devenir du Togo sous mandat britannique, dont la population éwé semble souhaiter une réunification avec la partie française : mais, en 1956, l'O.N.U. se déclare favorable à un plébiscite, dont le résultat...