TOGO
Nom officiel | République togolaise (TG) |
Chef de l'État et du gouvernement | Faure Gnassingbé (depuis le 4 mai 2005). Premier ministre : Victoire Tomegah Dogbé (depuis le 28 septembre 2020) |
Capitale | Lomé |
Langue officielle | Français |
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
8 399 000 (2024) |
Superficie |
56 600 km²
|
Évolution politique depuis l'indépendance
La vie politique du Togo indépendant a connu deux périodes fortement contrastées et d'inégale durée, la première marquée par les tentatives infructueuses du pouvoir civil pour asseoir la jeune démocratie, la seconde étant celle du pouvoir militaire incarné par Étienne Gnassingbé Eyadéma, puis par son fils et successeur.
La période démocratique
La période qui va de 1960 à 1967 consacre l'impuissance du gouvernement à établir une vie politique régulière dans le cadre du pluripartisme et son incapacité à fédérer au nouvel État les autorités issues des anciens pouvoirs locaux. Dans un contexte d'austérité économique et de rigidité politique, une première crise éclate entre des militaires non intégrés à l'armée régulière et le président Olympio qui refusait d'incorporer aux forces de sécurité togolaises les nombreux vétérans issus de l'armée française, suspects d'hostilité au régime et souvent issus du Nord. Le 13 janvier 1963, un groupe de ces soldats, menés par le sergent Étienne Gnassingbé Eyadéma, opère un coup de force au cours duquel le chef de l'État est assassiné.
L'armée donne le pouvoir à Nicolas Grunitzky en tant que président, avec Antoine Méatchi, leader politique du Nord, comme vice-président. Le pouvoir est réparti entre les deux fonctions par la Constitution de la IIe République adoptée le 16 janvier 1963. Ce bicéphalisme ne résiste pas aux rivalités partisanes et, peu après avoir déjoué un coup d'État, l'armée prend le pouvoir le 13 janvier 1967 ; le colonel Eyadéma suspend la Constitution, dissout l'Assemblée nationale, interdit les partis politiques, installe un nouveau gouvernement militaire composé de ministres nordistes (Eyadéma étant lui-même un fils de paysans kabyé). Il annonce la tenue d'élections dès que possible.
La période militaire et le régime de parti unique (1967-1991)
Cette période « de transition » dure jusqu'en 1979, soit douze ans durant lesquels le nouveau chef de l'État étend son autorité, malgré – ou en raison – des accidents et des complots (1974, 1977, 1981, 1985) fomentés contre lui. Il détient la totalité du pouvoir qu'il appuie sur le culte de la personnalité, la communication de masse et les démonstrations de la force armée. Essentiellement préoccupé d'abolir les rivalités internes du pays, il crée en 1969 un parti unique destiné à rassembler tous les Togolais dans un même creuset national : le Rassemblement du peuple togolais (R.P.T.). Entre 1972 et 1973, les associations de jeunes sont dissoutes dans la Jeunesse du R.P.T., les associations de femmes dans l'Union nationale des femmes du Togo, les travailleurs dans un syndicat unique ainsi que les chefs locaux dans l'Union nationale des chefs traditionnels du Togo.
La Constitution du 30 décembre 1979 fonde la IIIe République. Celle-ci consacre la primauté du parti, qui intervient directement dans l'exercice des compétences constitutionnelles essentielles, contrôle l'élection de toutes les autorités de l'État et des collectivités locales. Ainsi le président de la République est-il élu au suffrage universel direct sur proposition du parti dont il est le chef.
L'économie du Togo, durant cette période, bénéficie de facteurs favorables : le port de Lomé, la découverte de gisements de phosphates, une amorce d'industrialisation, des cours du cacao et du café satisfaisants et une importante aide étrangère. Ces atouts permettent la mise en œuvre de plans quinquennaux en matière agricole et industrielle, s'inspirant des expériences conduites par des pays collectivistes. En 1977, le président lance la « révolution verte » dont l'objectif est d'assurer au pays son autosuffisance alimentaire. Cet objectif peut sembler être atteint dans les années 1970, mais repose sur une[...]
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Écrit par
- Jean DU BOIS DE GAUDUSSON : vice-président de l'université de Bordeaux-I, doyen de la faculté de droit
- Philippe GERVAIS-LAMBONY : professeur à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense
- Agnès LAINÉ : docteur en histoire de l'université de Paris-I, chercheuse associée au Centre d'études des mondes africains, unité C.N.R.S. 8171
- Francis SIMONIS : maître de conférences d'histoire de l'Afrique, habilité à diriger des recherches, université d'Aix-Marseille
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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