DINGLING TOMBEAU DU
Un des treize mausolées impériaux des Ming situés au nord de Pékin au milieu d'arbres centenaires, le Dingling (tombeau de la Tranquillité) est celui de l'empereur qui régna sous le nom de Wanli de 1573 à 1620. À vingt-deux ans, en 1584, Wanli commença son tombeau, qui coûta une somme considérable ; il fut terminé en 1590. L'histoire raconte que Wanli y donna une réception. On ignorait tout de la structure interne des tombeaux des Ming lorsque, le 19 mai 1956, le directeur de l'Institut d'archéologie de Pékin, le professeur Xia Nai, entreprit le premier sondage sur le Dingling qui se confirma inviolé. Le 3 septembre 1956, une tablette révélait l'emplacement de la porte de marbre au mécanisme secret, scellée à trente-cinq pieds sous terre. On put l'ouvrir et admirer les trônes et les « lampes éternelles » des chambres annexes. En octobre 1957, les archéologues pénétraient dans la chambre funéraire où gisait le défunt, flanqué des deux impératrices. On répertoria de magnifiques coffres, de somptueuses parures de jade, des ors, des étains, des céramiques « trois couleurs », encore mal connues pour l'époque des Ming, des porcelaines « bleu et blanc » avec de très beaux meiping, vases destinés à recevoir une seule branche de prunier. Dans le cercueil de la seconde impératrice, morte en 1611, il y avait de précieuses coiffures rehaussées de plumes de martin-pêcheur et des boucles d'oreilles en jade ornées du lièvre d'immortalité de la lune. Le cercueil de la première impératrice était encore plus riche. En mai 1958, le sarcophage impérial en nanmu (sorte de laurier du Sichuan au parfum persistant) livra ses trésors, reflets d'un art de Cour déjà très surchargé : soieries, coiffe en or tressé, bols en jade à couvercle d'or, coupes à libation en or. Le mausolée est actuellement un musée ouvert au public : on accède à l'hypogée par des escaliers, tandis que les objets précieux sont présentés à l'extérieur, dans le temple.
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Écrit par
- Marie-Thérèse BOBOT : conservateur au musée Cernuschi
Classification
Autres références
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CHINOISE CIVILISATION - Les arts
- Écrit par Corinne DEBAINE-FRANCFORT , Daisy LION-GOLDSCHMIDT , Michel NURIDSANY , Madeleine PAUL-DAVID , Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS , Pierre RYCKMANS et Alain THOTE
- 54 368 mots
- 37 médias
Entre 1956 et 1958, le Dingling, tombeau de l'empereur Wanli (1573-1620), fut fouillé. L'ouverture de cette tombe, véritable palais souterrain, dont l'architecture répond parfaitement aux amples constructions de la cité interdite de Pékin, révéla un art impérial dont il était difficile d'imaginer la splendeur....