TESSAI TOMIOKA (1836-1924)
Un peintre lettré
Dès ce moment, Tessai commence à peindre, mais ce n'est pour lui qu'un passe-temps, car il s'adonne surtout à ses deux passions : la lecture et les voyages. Il parcourt le Japon en tous sens et fraye avec de nombreuses personnalités politiques et littéraires. Cette curiosité et ces contacts toujours renouvelés et élargis se reflèteront dans ses œuvres tardives.
De 1873 à 1881, il travaille pour le gouvernement à la restauration de nombreux sanctuaires shintō laissés à l'abandon. Puis il revient à Kyōto et se consacre à la lecture et à la peinture, son œuvre commençant à être connue et appréciée. Certes, il ne participe à aucune exposition, mais ses jugements sont respectés et il devient peu à peu une personnalité éminente du monde artistique : en 1917, il est élu membre de l'Académie impériale de peinture, la plus haute distinction à laquelle puisse aspirer un artiste. Tessai n'en continue pas moins à vivre à l'écart, ne peignant que pour son propre plaisir, d'autant qu'avec l'âge, sa santé s'affaiblissant, il ne peut plus satisfaire sa passion des voyages. Il comble ce besoin en créant tout un monde imaginaire dont témoignent ses dernières œuvres, empreintes d'un certain mysticisme qui révèle la vigueur de sa vie intérieure. Il meurt à Kyōto, à l'âge de quatre-vingt-huit ans, le pinceau à la main.
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Écrit par
- Marie MATHELIN : attachée au musée Guimet
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