TOMODENSITOMÉTRIE
Applications cliniques
Les indications médicales et les résultats du scanner X demeurent très larges, mais sont aujourd'hui concurrencées par l'imagerie de la résonance magnétique nucléaire (I.R.M.).
– En pathologie crânio-encéphalique, le scanner X) mérite de venir en tête de liste des investigations en raison de sa précision (diagnostic et localisation) et de son caractère non traumatique. Le scanner X a rendu inutile la douloureuse injection d'air dans les ventricules (encéphalographie gazeuse) dont les indications ont chuté de 90 p. 100, et il a diminué considérablement le nombre des opacifications vasculaires (angiographie cérébrale).
Même s'il ne peut pas toujours faire le diagnostic de nature d'une tumeur, le scanner X précise l'existence de l'anomalie, et guide la chirurgie. C'est le premier examen à demander dans l'épilepsie, devant un accident vasculo-cérébral, en traumatologie d'urgence et dans la recherche d'une tumeur, d'un abcès, d'une atrophie cérébrale ou d'une hydrocéphalie (distension ventriculaire).
– En pathologie ophtalmique et faciale, le scanner X est devenu un des plus importants modes d'exploration des exophtalmies, des lésions du nerf optique et des tumeurs de la face.
– L'examen de l'abdomen et du thorax par le scanographe a vu ses indications se multiplier. Malgré les progrès de l'échographie, l'étude du foie, du pancréas, des reins, des surrénales est plus précise lorsqu'on emploie le scanographe. Cette technique demeure le meilleur examen pour le bilan des atteintes ganglionnaires des lymphosarcomes et de la maladie de Hodgkin. Le scanographe montre des chaînes de ganglions que les procédés classiques (lymphographe) ne peuvent révéler.
– Les poumons et le médiastin (partie centrale du thorax) ne peuvent être explorés par échotomographie ultrasonore, alors que le scanner X y trouve de remarquables applications. La détection de petites tumeurs, de pleurésies minimes a beaucoup bénéficié de cette technique.
– De nouvelles applicationsont fait leur apparition : la scanographie est devenue une remarquable méthode de recherche des hernies discales responsables de la sciatique. Elle a trouvé des indications en orthopédie dans l'examen des déviations des membres, l'étude d'extension des tumeurs osseuses et l'évalution de la teneur en calcium des vertèbres dans l'ostéoporose.
Les nouveaux scanners rapides permettent aujourd'hui de faire des images en 20 millisecondes, et d'obtenir une image nette des cavités cardiaques. De la même manière, l'angioscanner, scanner spiralé ou hélicoïdal, permet à lui seul (moyennant la vérification du taux sanguin des D-dimères caractérisant le degré de fibrinolyse) de diagnostiquer les embolies pulmonaires (cf. thromboses).
– Enfin, l'association de ponctions guidées et de la scanographie permet sans douleur ni danger de faire un diagnostic tissulaire d'une anomalie repérée par le scanner.
En conclusion, l'apport essentiel du scanner X est la mise en évidence, d'une part, de zones profondes et cachées, d'exploration difficile ; d'autre part, de parenchymes, c'est-à-dire de vastes amas cellulaires (cerveau, foie, pancréas, etc.) inaccessibles à la radiologie classique. C'est grâce à l'imagerie nouvelle de ces grands organes que l'on peut espérer aujourd'hui détecter plus précocement et guérir de graves affections. L'I.R.M. remplace maintenant une partie des indications du scanner X : l'étude du cerveau, du foie, du médiastin, du pelvis, de la moelle épinière y est plus précise. Il restera au scanner X la mise en évidence des structures calcifiées, que l'I.R.M. ne voit pas, et, peut-être, les études cardiaques très spécialisées.
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Écrit par
- Jean-François LACRONIQUE : maître de conférences agrégé, coordinateur au département santé publique de l'université de Paris-XII, U.E.R. de médecine
- Maurice LAVAL-JEANTET : professeur, maître de conférences agrégé, chef du service de radiologie à l'hôpital Saint-Louis, Paris
- Jean-Luc MORETTI : docteur en médecine, maître de conférences agrégé, biologiste des hôpitaux
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