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TOMSKI MIKHAÏL PAVLOVITCH EFREMOV dit (1880-1936)

Dirigeant des syndicats soviétiques dans les années vingt, une des figures éminentes du « bloc de droite », aux côtés de Boukharine et de Rykov, Tomski appartient à la vieille garde bolchevique éliminée par Staline. Ayant adhéré au mouvement social-démocrate en 1904, militant ouvrier, Tomski se consacre avant tout à la création des syndicats en Russie : en 1905, celui des métallurgistes à Revel, et celui des graveurs et chrono-lithographes à Saint-Pétersbourg en 1906. Il est délégué au Ve Congrès du P.O.S.D.R. à Londres en 1907 ; il milite ensuite en Russie dans la clandestinité. Bolchevik alors qu'il appartient à la profession des typographes, dont le syndicat est l'une des citadelles du menchevisme, Tomski se situe et se situera pendant toute sa carrière politique à la droite de son parti. Arrêté, emprisonné, déporté, il est libéré par la révolution de février 1917. Président des syndicats panrusses à partir de 1917, il est élu au comité central en 1919 et au bureau politique en 1922. Relevé de ses fonctions à la tête des syndicats en 1921 pour avoir réclamé leur autonomie, il y est réintégré en 1922 après avoir fait son autocritique. L'un des organisateurs de l'Internationale syndicale rouge (Profintern) en 1920, il en est par la suite le secrétaire général. Entre 1925 et 1927, il défend le rapprochement des syndicats russes et occidentaux. Ainsi est-il, en 1925, l'artisan de la création du comité syndical anglo-russe. Adversaire de Trotski lors de la querelle syndicale en 1920, il jouissait d'une grande popularité qui lui permit d'accéder au pouvoir en 1925 en s'alliant avec Staline. Opposé aux méthodes de celui-ci, hostile à la collectivisation, il est éliminé après le tournant de 1928, devenant une cible d'importance pour Staline dans la mesure où il tient sous son autorité l'immense appareil des syndicats. Exclu du bureau politique au début de 1929, Tomski est déchu de son poste à la direction des syndicats. Son nom est cité lors du premier procès de Moscou alors qu'il occupait le poste de directeur des éditions d'État. Craignant le pire, il se suicide le 23 août 1936.

— Claudie WEILL

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Écrit par

  • : chercheur à l'École pratique des hautes études

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Autres références

  • STALINE JOSEPH VISSARIONOVITCH DJOUGACHVILI dit (1879-1953)

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    • 6 474 mots
    • 7 médias
    ...éliminer du jeu politique son adversaire le plus dangereux, Trotski. Une fois ce dernier affaibli, il renverse ses alliances et se rapproche de Boukharine, Tomski et Rykov pour écarter Zinoviev et Kamenev de la direction. Désormais assez puissant, il se retourne contre ses alliés de la veille : Boukharine...