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TON LOCAL

L'expression « ton local » désigne la couleur propre d'un objet, sans tenir compte des valeurs accidentelles de la lumière. Le ton local correspond très souvent à la première couche picturale déterminant la forme selon son dessin (silhouette) de l'ensemble, constituant ainsi la première structure « décorative » de la peinture, ainsi que la base des premiers rapports harmoniques selon lesquels elle est construite. On appelle grandes localités d'une peinture l'ensemble des couleurs dominantes, regardées en tant que surfaces peintes, en faisant abstraction des modifications tonales dues aux incidences de la lumière. Bien souvent, le ton local se présente comme un élément fondamental de la structure de base de la peinture, comme on peut parfaitement le voir dans la peinture égyptienne, dans la peinture murale romaine ou dans les images d'Épinal. Il en va de même dans la peinture murale médiévale comme dans la peinture flamande de chevalet du xve siècle (couleurs locales des grandes étoffes de la Vierge au chancelier Rolin de Jan van Eyck, Louvre). Le ton local se différencie de la tonalité de l'œuvre, qui correspond à la couleur dominante du tableau, comme de l'expression d'une peinture de fragmentation tonale due à la multiplicité des touches, telle celle d'un Van Gogh, par exemple, à la suite de l'impressionnisme, bien après les recherches vénitiennes du xvie siècle sur le rapport des tons selon leur éclairement par la lumière.

— Jean RUDEL

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, docteur ès lettres et sciences humaines, professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, peintre et écrivain

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