TONGA
Nom officiel | Royaume des Tonga (TO) |
Chef de l'État | Le roi Tupou VI (depuis le 18 mars 2012) |
Chef du gouvernement | Siaosi Sovaleni (depuis le 28 décembre 2021) |
Capitale | Nuku'alofa |
Langues officielles | Anglais, tonguien |
Unité monétaire | Pa'anga (TOP) |
Population (estim.) |
99 900 (2024) |
Superficie |
650 km²
|
L'indépendance
Le 5 juin 1970, les Tonga reprennent le contrôle total des affaires intérieures et extérieures et deviennent une nation pleinement indépendante au sein du Commonwealth. En raison de l'émergence d'un mouvement pro-démocratique à la fin du xxe siècle, les réformateurs obtiennent un certain nombre de sièges lors des élections législatives. Le gouvernement s'oppose cependant au changement. Les chefs de file du mouvement démocratique, dont le député 'Akilisi Pohiva, sont parfois arrêtés et incarcérés.
À mesure qu'il prend de l'ampleur, le mouvement réformateur rallie certains députés et membres de la famille royale. Le gouvernement répond cependant à cette volonté de démocratisation en tentant de consolider davantage son autorité. En 1999 est créée la première chaîne de télévision tongienne, contrôlée par l'État : Television Tonga. Un quotidien critiquant le gouvernement et la monarchie, Taimi 'o Tonga, est interdit à plusieurs reprises pour avoir tenu des propos séditieux. En 2003, l'Assemblée législative (Fale Alea) amende la Constitution afin de renforcer le contrôle du gouvernement sur les médias malgré les nombreuses manifestations publiques de protestation. La Cour suprême invalide par la suite l'amendement. De juillet à septembre 2005, des milliers de fonctionnaires descendent dans la rue, s'engageant ainsi dans la première grève nationale de l'histoire du pays, pour revendiquer, avec succès, une meilleure parité salariale.
Le premier non noble à devenir Premier ministre du pays, Feleti (Fred) Sevele, est nommé en mars 2006. En septembre de la même année, le roi Taufa'ahau Tupou IV meurt et est remplacé par le prince héritier Tupouto'a, qui prend le nom de George (Siaosi) Tupou V. Avant la fin du mois, un comité national pour les réformes politiques, formé avec l'approbation du roi Taufa'ahau Tupou IV, transmet son rapport à l'Assemblée législative. Ce document recommande notamment de réduire la taille du Fale Alea et d'accroître le nombre de sièges des représentants élus au scrutin direct par le peuple. Après avoir débattu de la question en novembre, le Fale Alea adopte une version amendée du texte. Si la diminution du nombre de sièges à l'Assemblée est retenue (30 sièges au lieu de 33), le nombre de représentants populaires passe seulement de 9 à 21, alors que le Comité avait recommandé la répartition de la totalité des sièges au suffrage universel. Après l'adoption du texte, considéré comme une reculade par une population par ailleurs mécontente du rythme trop lent des réformes, une manifestation prodémocratique tourne à l'émeute, durant plusieurs semaines. Des incendies criminels détruisent la majeure partie du quartier des affaires de la capitale. Des troupes néo-zélandaises et australiennes débarquent pour rétablir l'ordre. L'état d'urgence est alors décrété et est depuis lors constamment prorogé. Cependant, à partir de 2008, le mouvement démocratique gagne du terrain, notamment grâce à l’action du roi Tupou V, qui organise en novembre 2010 les premières élections démocratiques du pays. Le souverain meurt en mars 2012 ; son frère, le prince héritier Tupouto'a Lavaka, lui succède sous le nom de Tupou VI.
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Écrit par
- Sophie FOSTER : journaliste à Suva, Fidji
- Sione LATUKEFU : directeur de l'université de théologie du Pacifique à Suva, Fidji
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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