JUDT TONY (1948-2010)
Les ouvrages de l'historien britannique Tony Judt ont suscité la polémique sur des questions telles que l'Union européenne, Israël et le rôle des États-Unis sur la scène internationale.
Né le 2 janvier 1948 à Londres dans une famille juive originaire de Lituanie, Tony Judt embrasse les idéologies marxiste et sioniste alors qu'il travaille dans un kibboutz en Israël et lorsqu'il est secrétaire national du mouvement de jeunesse sioniste Habonim Dror, de 1965 à 1967. Mais son expérience de traducteur bénévole durant la guerre de Six Jours (1967) ébranle durablement ses convictions. Il publiera ainsi, en 2003, un article controversé intitulé « Israel, the Alternative », dans The New York Review of Books, dans lequel il appelle de ses vœux la formation d'un État binational laïc.
Étudiant au King's College de Cambridge, Tony Judt s'intéresse, dans un premier temps, à l'histoire des intellectuels français du xixe siècle. Après avoir obtenu une maîtrise en 1969, il fréquente quelque temps l'École normale supérieure à Paris, puis retourne à Cambridge, où il obtient un doctorat en 1972. Après avoir enseigné dans cette université, puis à Oxford et à Berkeley (Californie), il rejoint l'université de New York en 1987. Il y fonde, en 1995, le Remarque Institute, un centre d'étude sur l'Europe contemporaine, dont il assure la direction. Dans un second temps, le travail de Tony Judt s'oriente sur l'ancien bloc soviétique, sur l'application des méthodes d'histoire à des questions contemporaines et sur des analyses interdisciplinaires, comme en témoigne son ouvrage Postwar : A History of Europe Since 1945 (2005, Après guerre : une histoire de l'Europe depuis 1945). Malgré une sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot), diagnostiquée en 2008, il continue de travailler, et publie son ouvrage Ill Fares the Land (2010), dans lequel il critique la culture de consommation et le manque de foi dans la démocratie sociale. Tony Judt reçoit, en 2009, le prix spécial George Orwell pour l'ensemble de son œuvre sur la politique britannique. Il meurt l'année suivante, le 6 août 2010, à New York.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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