TOPAZE
Traitements, imitations et confusions possibles
Des topazes vertes, avec un léger éclat métallique, inondent les vitrines de certains bijoutiers. Cette couleur, qui n'existe pas à l'état naturel, est obtenue en irradiant des topazes incolores avec des rayons gamma ou des jets de neutrons. Dans ce dernier cas, elles sont, de plus, dangereuses à porter car elles conservent une certaine radioactivité due à la formation de radio-isotopes à partir de traces de scandium, de cobalt et de tantale. Certaines topazes d'un bleu soutenu ont subi un traitement équivalent.
Un autre type de traitement consiste à chauffer les cristaux. Ainsi, une topaze jaune portée à 400-500 0C dans un bain de magnésite devient rose. Cette pratique, communément acceptée, n'est pas tenue pour frauduleuse en gemmologie. Toutes les pierres chauffées présentent un indice de réfraction plus élevé et un pléochroïsme plus prononcé. Toutefois, si l'on veut être certain du caractère purement naturel d'une pierre, mieux vaut choisir une topaze bleue claire ou jaune miel ; la valeur des gemmes incolores est beaucoup plus faible.
Il y a peu d'imitations des topazes, à l'exception de la variété jaune pour laquelle on essaye de faire passer des corindons ou des spinelles synthétiques, ou encore de la citrine (quartz jaune) par grillage d'améthyste (quartz violet).
De nombreux minéraux, surtout s'ils sont déjà taillés et sertis, ressemblent à la topaze : l'apatite, le béryl, la brasilianite, le chrysobéryl, la citrine, la fluorite, le spinelle, la tourmaline, le zircon, etc. Pour d'autres gemmes – l'aigue-marine et le diamant –, la confusion est également possible et peut être préjudiciable car celles-ci présentent une plus grande valeur. Dans tous les cas, un œil expert peut rapidement faire la différence en observant le pléochroïsme, la dureté, la fluorescence et, bien sûr, l'aspect général (l'éclat, la présence ou l'absence de givre, etc.). Sinon, une analyse simple en laboratoire est souvent déterminante par la mesure du poids spécifique, de la réfringence et de la biréfringence, ou de la dispersion. L'identification du système cristallin, du spectre d'absorption et de la composition chimique nécessite un appareillage adéquat plus perfectionné.
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Écrit par
- Yves GAUTIER
: docteur en sciences de la Terre, concepteur de la collection
La Science au présent à la demande et sous la direction d'Encyclopædia Universalis, rédacteur en chef de 1997 à 2015
Classification
Média
Autres références
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GEMMES
- Écrit par Jean-Paul POIROT et Henri-Jean SCHUBNEL
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GRANITES ET RHYOLITES
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...globuleux, deux micas (muscovite et biotite) et des minéraux accessoires alumineux tels que l'andalousite, le grenat, la cordiérite, la tourmaline et la topaze. Ils subissent des actions hydrothermales importantes, cristallisation de poches pegmatitiques à cristaux géants (Minas Gerais au Brésil) et altérations...