TOPOGRAPHIE
Étymologiquement, la topographie (du grec τ́οπος, « lieu ») consiste à représenter graphiquement un lieu sur le papier ; l'opération correspondante est le levé topographique et le support en est la minute de levé. Deux cas sont à envisager.
Dans le premier cas, le levé topographique est destiné à l'élaboration de plans topographiques (plans cadastraux pour la délimitation de la propriété foncière, plans d'urbanisme, plans pour l'implantation d'ouvrages du génie civil, etc.) qui couvrent en général une surface limitée et sont à grande échelle (de 1 : 500 à 1 : 2 500), de sorte que tous les détails du paysage peuvent y être représentés rigoureusement à l'échelle : à ce titre, le plan topographique conserve partout une valeur métrique.
Dans le second cas, le levé topographique sert à l'établissement d'une carte couvrant une vaste étendue (un pays entier par exemple) : il est effectué alors à une échelle plus petite (de 1 : 5 000 à 1 : 100 000), selon le développement économique du pays considéré. La carte à plus grande échelle issue de ces levés est la carte de base (au 1 : 25 000 en France, achevée en 1980) ; de celle-ci on peut déduire, sans autres opérations de terrain, toute une série de cartes dérivées.
Le levé effectué entièrement sur le terrain, soit au tachéomètre, soit à la planchette, s'appelle le levé direct. On l'oppose au levé photogrammétrique, où la plupart des opérations s'effectuent en atelier en restituant des photographies aériennes ou des images spatiales à axe vertical et à recouvrement stéréoscopique. Le levé photogrammétrique a supplanté entièrement les levés directs effectués à la planchette en vue de l'établissement des cartes à moyenne et petite échelles (1 : 20 000, 1 : 50 000), mais les levés directs à très grande échelle (1 : 500, 1 : 1 000, 1 : 2 000) concurrencent encore les levés photogrammétriques en raison surtout de leur plus grande précision altimétrique.
Le levé photogrammétrique fait toutefois appel à des topographes expérimentés pour le contrôle aux appareils de restitution, lors de la photo-identification en atelier et lors des opérations de complément. Celles-ci consistent sur le terrain : à ajouter sur la minute (placée sur une planchette, cf. Le goniographe, in chap. 2) tous les détails invisibles sur les photographies aériennes ou les images spatiales, parce que de trop faibles dimensions ou parce que cachés par la végétation ; à reconnaître toute une série de détails restitués mais non identifiables en atelier ; à ajouter les limites administratives et la toponymie.
Le levé topographique
Tout levé topographique, qu'il soit direct ou photogrammétrique, s'appuie :
– sur le canevas géodésique ; en France, celui-ci présente une densité d'environ un point géodésique tous les 10 kilomètres carrés, dont les coordonnées rectangulaires sont publiées par feuille au 1 : 50 000 dans le système de projection Lambert ;
– sur le canevas du nivellement général de la France, ensemble de quelques centaines de milliers de repères de nivellement, scellés sur des bâtiments et ouvrages dont les altitudes ont été déterminées avec une grande précision à partir du repère fondamental de Marseille, et dont la cote est elle-même issue du niveau moyen de la Méditerranée, mesuré au marégraphe.
Les deux canevas de base qui précèdent sont insuffisants pour assurer un levé topographique, et il est alors nécessaire d'établir un canevas complémentaire à la fois planimétrique et altimétrique, à partir duquel on procède au levé des détails.
Le levé topographique comprend :
– la planimétrie, ensemble de lignes ou de détails ponctuels provenant en général d'une intervention de l'homme : cultures ou zones de [...]
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Écrit par
- Raymond d' HOLLANDER : ingénieur diplômé de l'École polytechnique, ingénieur général géographe, professeur à l'École nationale des sciences géographiques et à l'École spéciale des travaux publics
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