TOPOGRAPHIE
Mesure des distances
Mesure directe
Pour effectuer la mesure directe d'une distance, on porte le long de celle-ci un étalon de longueur bout à bout autant de fois qu'il est nécessaire ; la portée finale inférieure à la longueur de l'étalon constitue l'appoint.
Les mesures de longueur de haute précision sont réalisées au moyen de fils Jäderin en métal invar de 24 mètres ou avec des rubans en métal invar suspendus (dispositif Danger), la tension étant réglée par des poids tenseurs ou par des poignées dynamométriques. L'erreur moyenne relative est de l'ordre de 10-5 à 10-6 pour quelques kilomètres. Pour les mesures courantes on se sert des rubans d'acier émaillés à graduation centimétrique sans poignée dynamométrique. L'opération de mesure s'appelle alors le chaînage (ancienne utilisation de la chaîne d'arpenteur). L'erreur moyenne relative est comprise entre 10-3 et 10-4 pour 100 mètres selon la nature du terrain.
La mesure électromagnétique des distances
Les instruments de mesure électromagnétique des distances, utilisés en topographie, fonctionnent selon le schéma général suivant.
Une onde porteuse de haute fréquence, généralement lumineuse, est continuellement modulée par une fréquence plus basse. L'onde porteuse est renvoyée par un réflecteur, constitué par un système de prismes. Au retour de l'onde on compare la phase de modulation du signal récupéré après son trajet aller-retour 2 L avec la phase du signal en cours d'émission :
Le déphasage est mesuré avec un phasemètre, et la demi-longueur d'onde λ/2 est considérée comme l'unité de mesure. Il suffit de mesurer, par un système approprié, le nombre n d'unités de mesure.
Par leur facilité d'emploi les instruments de mesures électromagnétiques des distances ont introduit une véritable révolution dans les procédés topographiques.
Mesures indirectes de longueur
Les stadimètres sont des dispositifs de mesure optique des distances sur un jalon ou sur une mire graduée. Dans les dispositifs stadimétriques à angle constant, on intercepte sur les deux fils stadimétriques du réticule de la lunette du tachéomètre une portion de mire graduée : PQ = l. L'angle stadimétrique correspondant à l'intervalle des deux fils vaut généralement : α = 1/100, de sorte qu'on obtient la distance stadimétrique Ds par la relation : Ds = l/α = 100 l. Lorsque la visée est horizontale, la distance Dh réduite à l'horizon est égale à Ds. En terrain incliné, on montre que :
i étant le site de la visée, c'est-à-dire l'angle qu'elle fait avec l'horizontale.
Pour éviter le calcul par la formule précédente, les constructeurs d'instruments topographiques ont imaginé des dispositifs dits autoréducteurs permettant d'obtenir directement par simple lecture sur la mire la distance Dh.
L'erreur relative commise dans les mesures stadimétriques à angle constant ou dans les dispositifs autoréducteurs décrits ci-dessus est donnée sensiblement par : dD/D = 1/100 à condition de ne pas dépasser des portées de 80 mètres.
Mesure parallactique des longueurs
La mesure parallactique des longueurs consiste à évaluer avec un théodolite l'angle parallactique α sous lequel on voit les deux repères écartés d'une longueur l = 2 m d'une stadia horizontale tenue perpendiculairement à la visée. L'angle mesuré étant le rectiligne du dièdre contenant la verticale de A et les points M1 et M′1, on a directement la distance Dh = AH réduite à l'horizon : Dh = (l/2) cotan (α/2).
On mesure l'angle α avec beaucoup de précision en effectuant plusieurs réitérations ou répétitions ; l'erreur croissant comme le carré de la distance, il ne faut pas dépasser des portées de l'ordre de 100 mètres.
Mesure par[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Raymond d' HOLLANDER : ingénieur diplômé de l'École polytechnique, ingénieur général géographe, professeur à l'École nationale des sciences géographiques et à l'École spéciale des travaux publics
Classification
Médias
Autres références
-
BARRAGES
- Écrit par Claude BESSIÈRE et Pierre LONDE
- 15 835 mots
- 17 médias
Lesrenseignements topographiques nécessaires concernent à la fois le bassin-versant de la retenue, dont la morphologie intervient dans les études hydrologiques, la vallée de la rivière à l'amont et à l'aval du barrage, le site de ce dernier et celui de la retenue, et les zones d'emprunts des matériaux... -
CARTOGRAPHIE
- Écrit par Guy BONNEROT , Estelle DUCOM et Fernand JOLY
- 8 489 mots
- 3 médias
La période moderne de la cartographie topographique commence avec les grandes réalisations du xixe siècle. Elle est notamment illustrée en France par la carte de l'état-major, au 1 :80 000 en hachures, qui servit de prototype à plusieurs autres cartes européennes. Les travaux de cette carte, commencés... -
CASSINI LES
- Écrit par Guy POURSIN
- 514 mots
Famille française représentée pendant quatre générations par des astronomes et des géodésiens.
Jean-Dominique Cassini est né à Perinaldo, dans le comté de Nice, en 1625 et mort à Paris en 1712. Enseignant en Italie, il vient en France à la demande de Colbert, s'y installe et se fait naturaliser....
-
ÉPISODE CÉVENOL, météorologie
- Écrit par Jean-Pierre CHALON
- 1 495 mots
- 3 médias
La topographie est un autre élément important. La région de faible altitude occupée par le golfe du Lion, la plaine du Languedoc et la Camargue, bordée par les Pyrénées dans sa partie ouest et par les Alpes du Sud à l’est et au nord-est, présente une forme d’entonnoir qui, en surface, fait converger...