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TORBERNITE

Phosphate hydraté d'uranium, de formule chimique : CuO(UO)2(PO4)2, 12 H2O.

À l'analyse, la torbernite (ou chalcolite) apparaît composée de 7,7 p. 100 de CuO, de 57,5 p. 100 de UO3, de 14,5 p. 100 de P2O5 et de 20,3 p. 100 de H2O. L'arsenic est parfois présent comme élément accessoire isomorphe ; il en est de même du phosphore. La teneur en eau varie avec la température ambiante ; à 45 0C, le minéral perd quatre molécules d'eau et se transforme en métatorbernite.

La torbernite appartient au groupe de l'uranite, vaste ensemble de phosphates basiques hydratés, d'arséniates et de vanadates correspondant aux sels de métaux bivalents (Cu++, Ca++, Mg++, Fe++ et Mn++) avec l'ion U6+.

Elle cristallise dans le système quadratique et présente un clivage parfait. Dans la nature, on peut la rencontrer bien cristallisée, ou en plaquettes, mais le plus souvent elle apparaît sous forme de masses écailleuses de couleur verte, avec un éclat nacré sur les faces de clivage.

Ce minéral, de dureté de 2 à 2,5 et de masse volumique de 2,5 à 3,6 g/cm3, est caractérisé par une très forte radioactivité.

Au chalumeau, la torbernite fond en donnant un globule noir. Dissoute dans l'ammoniaque, elle donne une solution bleue caractéristique du cuivre.

La torbernite se forme dans la zone d'oxydation de certaines pegmatites uranifères et de gisements hydrothermaux, où elle est associée à la limonite, l'uranophane, la zeunérite, l'autunite, la malachite, l'annabergite, etc. Les gisements de ce type sont localisés au Connecticut, sur la côte nord-atlantique des États-Unis.

Dans ces pegmatites granitiques du Connecticut (zonées, sans, ou pratiquement sans, terres rares, niobium, tantale, titane, etc.), le minerai principal est l'uraninite, qu'accompagnent le zircon (var. cirtolite), plus rarement la monazite et l'allanite. Dans le nord du Portugal, entre Guarda et Sabugal (Beira), la torbernite et l'uranocircite accompagnant l'uraninite (ou pechblende) se trouvent dans des filons irréguliers (mais parfois suivis sur plusieurs kilomètres) de pegmatite, qui recoupent tantôt le granite, tantôt les schistes antéordoviciens encaissants, et dans les fissures de laquelle ils forment des enduits.

Les formations filoniennes de haute température à cassitérite, wolframite, arsénopyrite et tourmaline contiennent aussi, éventuellement, de la torbernite provenant de l'altération de l'uraninite. Quelques gisements de ce type sont connus dans le Massif central (Aveyron, etc.) et en Estrémadure (Espagne).

Un autre type d'occurrences est représenté par l'association : uraninite (pechblende) à torbernite subordonnée et sulfures de cuivre, dans des filons postmagmatiques mis en place dans des monzogranites ou adamellites : c'est le cas des minéralisations de Venta de Cardeña-Andujar, dans le batholite de Los Pedroches (Cordoue, Espagne).

D'une façon générale, la torbernite est rare dans les dépôts sédimentaires détritiques, bien qu'elle soit répandue dans les alluvions et éluvions, au voisinage des gîtes primaires d'uranium.

Enfin, certaines autres roches sédimentaires peuvent renfermer également de la torbernite. Ce sont surtout des grès cuprifères et des phosphorites uranifères : c'est le cas des grès à carnotite (avec tyuyamunite, etc.) du Colorado et de l'Utah (États-Unis).

— Guy TAMAIN

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, chargé de recherche au C.N.R.S.

Classification

Autres références

  • MINÉRALOGIE

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    – la torbernite (ou chalcolite) Cu(UO2)2 (PO4)2.8-12 H2O, de même faciès que l'autunite, mais vert émeraude à vert noirâtre, non fluorescente et moins fréquente ;