TOSSEPHTA ou TOSEFTA
Mot hébreu qui désigne le « supplément » à la Mishna. La Tossephta est un recueil de textes tannaïtiques qui n'ont pas été insérés par Rabbi Juda ha-Nassi dans son Code de la Mishna et qui sont appelés, pour cette raison, Baraytot (pluriel de barayta, qui signifie « en dehors », « extérieur »). Cette compilation, la seule qui nous soit parvenue intégralement parmi d'autres recueils semblables, se caractérise par son lien étroit avec la Mishna, qu'elle éclaire et complète.
La Tossephta explicite de nombreux passages de la Mishna qui resteraient obscurs sans ces ajouts. Elle donne les raisons des règles établies par la Mishna (celle-ci indique, par exemple, les temps de la prière quotidienne, mais c'est la Tossephta qui justifie le choix de ces moments). Elle indique des avis divergents là où la Mishna n'en donne qu'un, apparemment admis. Elle se montre parfois en désaccord avec la Mishna, transmettant anonymement une opinion différente de celle qui est citée, anonymement aussi, par la Mishna. Enfin, elle « ajoute » des lois et des détails nouveaux, Rabbi Juda les ayant omis dans sa Mishna.
La question de l'auteur de la Tossephta n'est pas vraiment résolue. Selon Rabbi Yohanan, la Tossephta est l'œuvre de Rabbi Né‘hémia (contemporain de Rabbi Meir), mais il ne peut s'agir de la version que l'on possède et qui mentionne de nombreux tannaïm postérieurs à Rabbi Né‘hémia. La tradition la plus répandue en attribue la paternité à Rabbi ‘Hiya et Rabbi Ochaya, contemporains et disciples de Rabbi Juda ha-Nassi. Elle est fondée sur cette parole de Rabbi Zéra : « Toute barayta non enseignée dans l'école de Rabbi ‘Hiya et Rabbi Ochaya est erronée. » Mais certains de leurs enseignements sont donnés parallèlement à ceux de la Tossephta, de sorte qu'ils ne peuvent être les rédacteurs du recueil en question. Si quelques baraytot de la Tossephta semblent postérieures à la période tannaïtique, d'autres passages témoignent, par contre, d'une haute antiquité ; ils font à la Haggada une place plus grande et montrent comment la Halakha a été déduite du texte biblique, à la différence de la Mishna, dans laquelle cet aspect a presque totalement disparu.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Ernest GUGENHEIM : grand rabbin, professeur au séminaire israélite de France
Classification
Autres références
-
JUDAÏSME - Histoire du peuple juif
- Écrit par Gérard NAHON
- 11 244 mots
- 10 médias
...compilation est menée à bien vers 200, la Mišnā, qui signifie répétition (de la Loi). Les commentaires non officiels, compilés également, constituent la Tossephta (supplément), tandis que les homélies, réunies, forment le Midrāš. On appelle tannaïm les auteurs de la Mišnā : cent quarante-huit... -
TANNAIM
- Écrit par Gabrielle SED-RAJNA
- 362 mots
Mot hébreu dérivé de la racine araméenne teni, qui signifie « enseigner », « transmettre oralement », tannaim est l'appellation des rabbins des ier et iie siècles, de l'époque de Hillel à la rédaction de la Mishna. Les deux siècles de la période des tannaim sont habituellement...