Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

TOTONAQUE

El Tajín : pyramide des Niches - crédits : Sean Sprague/Mexicolore,  Bridgeman Images

El Tajín : pyramide des Niches

Important groupe indigène établi dans la région du golfe du Mexique. Quand les Espagnols arrivèrent pour la première fois dans cette région, ils trouvèrent les vestiges d'une riche culture, qu'ils appelèrent faussement « totonaque », du nom des Indiens qui vivaient, à ce moment-là, dans la région. Il n'est pas certain en réalité que la culture totonaque précolombienne ait des rapports avec les Totonaques historiques. Dès ~ 500, les habitants de la Côte du Golfe construisaient des maisons avec des sommets en tumulus pour se protéger des inondations et connaissaient le jeu de balle. Celui-ci prendra toute son importance à l'époque classique (300-900), et donnera naissance aux créations artistiques les plus spectaculaires de cette civilisation : les « jougs », « haches » et « palmes », sculptés dans la pierre, qui sont associés au jeu de balle, ce jeu ayant lui-même une valeur mythique et cosmologique. Dans le centre cérémonial d'El Tajín, dominé par sa grande pyramide aux 365 niches, on a trouvé de nombreux vestiges concernant ce jeu. Les constructeurs d'El Tajín et leurs descendants étaient aussi d'habiles céramistes. À Remojadas, en particulier, on a retrouvé dans des tombes des statuettes volontairement brisées représentant sans doute des enfants, et dont l'expression est celle d'une merveilleuse bonne humeur : ces « figures souriantes » ont des yeux fendus pétillant de malice et leur rire est contagieux.

Pour différentes raisons, la civilisation totonaque s'éteint vers le début du xve siècle : les Indiens Totonaques que rencontrèrent les Espagnols étaient déjà soumis au joug aztèque et payaient de lourds tributs à l'Empire ; ravis de pouvoir secouer cette domination, ils furent les premiers alliés des conquérants.

Le décompte estimé mexicain de 2005 faisait état de 231 000 personnes parlant la langue des Totonaques. Ils occupent un territoire situé sur les États d'Oaxaca, de Veracruz et de Puebla. Ils habitent des maisons rectangulaires, en bambou et aux toits de chaume. Ils cultivent le maïs, les haricots et les piments ; ils ont une nourriture d'appoint à base de tubercules ; ils vivent aussi de chasse et de pêche. Les femmes pratiquent encore le tissage de type ancien sur le métier horizontal traditionnel, mais la céramique est très fruste et la vannerie presque inexistante. Dans chaque village, il existe une certaine stratification sociale fondée sur la richesse ou le degré de métissage. Les terres que les Indiens cultivent pour y faire pousser le maïs sont louées en journées de travail aux riches propriétaires du village.

La religion, où le dieu Soleil est assimilé au Christ, est un mélange de l'ancienne religion préhispanique et d'apports de l'évangélisation espagnole.

— Anne FARDOULIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Média

El Tajín : pyramide des Niches - crédits : Sean Sprague/Mexicolore,  Bridgeman Images

El Tajín : pyramide des Niches

Autres références

  • AZTÈQUES (notions de base)

    • Écrit par
    • 3 537 mots
    • 13 médias
    ...région. Les Indiens se trouvèrent devant l’alternative de toutes les sociétés placées sur le chemin de l’entreprise coloniale : combattre ou collaborer ? Ceux qui jouèrent la carte de l'alliance avec les nouveaux venus, comme les Totonaques ou les Tlaxcaltèques, sans qui Hernan Cortés n’aurait jamais pu...
  • PIPIL

    • Écrit par
    • 288 mots

    Nom donné par les chroniqueurs espagnols des xve et xvie siècles aux populations de langue nahua habitant l'Amérique centrale. Ces tribus, originaires du Mexique, ont pénétré par vagues successives dans toute l'Amérique centrale jusqu'au Salvador aux époques classique (iv...