TOUCOULEUR
Le mot « Tekrour » utilisé par les écrivains arabes est sans doute à l'origine du nom de Toucouleur. Il semble que l'on puisse dater du ixe siècle l'apparition de la première dynastie toucouleur. La société toucouleur a été très tôt caractérisée par une stricte orthodoxie islamique et par une stratification sociale rigide. On distingue notamment : les Torobé, « hommes de la prière », constituant la couche sociale supérieure ; les Sebbé, hommes libres, cultivateurs, chasseurs et guerriers le cas échéant ; les Subalbé, pêcheurs ; les Diawambé, hommes libres également. Appartiennent à des catégories inférieures les artisans, tisserands (Mabubé), cordonniers (Sakebé), menuisiers (Laobé), forgerons, les captifs et leur descendance, appelés Matchoubé.
La première dynastie, dite des Dyago, aurait régné aux ixe et xe siècles sur une population de conquérants éleveurs de bétail venue de Mauritanie et sur des agriculteurs autochtones noirs proches des Sérères. La dynastie des Manna aurait régné ensuite jusque vers 1300 et, sous l'influence des Almoravides, de nombreuses conversions à l'islam auraient alors eu lieu. La dynastie suivante, celle des Tondyon, moins marquée par l'islam, ne règne que pendant le xive siècle. Elle serait issue d'éléments sérères et mandingues, tandis que la dynastie suivante est d'origine peul.
Mais il faut attendre le milieu du xvie siècle pour que se crée une dynastie durable et que se fasse l'unification du pays. Koli Tenguéla, d'origine peul et mandingue à la fois, impose par les armes son autorité au Fouta-Toro. Sa dynastie, celle des Deniankobé, compte vingt-huit souverains se succédant jusqu'en 1776. Le pouvoir passe alors aux mains des Torobé, et des marabouts, ardents prosélytes de l'islam, se succèdent jusqu'à l'arrivée d'al-Hadj Omar d'une part et des Français de l'autre.
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Écrit par
- Alfred FIERRO : archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale
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