TOULOUSE
Le poids du passé
L'essor et le dynamisme de Toulouse depuis les années 1960 contrastent avec une longue période d'incertitudes au cours du siècle précédent. Capitale de province, dont les rivales étaient éloignées, Bordeaux pour l'Aquitaine, Montpellier pour le Bas-Languedoc, la ville a toujours joué un rôle administratif important, dont les institutions (Parlement, Université...) rayonnaient sur un territoire assez vaste, qui a guidé la délimitation de la région Midi-Pyrénées.
Jusqu'au milieu du xixe siècle, les grandes périodes de prospérité de la ville ont été liées aux placements fonciers de la bourgeoisie, qui tirait l'essentiel de ses revenus de l'exploitation de vastes domaines ruraux. Ce fut, au xvie siècle, la culture d'une plante tinctoriale, le pastel, dont le négoce alimentait la rente foncière et drainait vers la ville des capitaux, investis dans la construction d'hôtels particuliers qui lui donnent aujourd'hui encore son cachet. Puis vint l'époque du blé, devenu culture commerciale et source d'enrichissement dès la fin du xviie siècle, après l'achèvement du canal du Midi qui permettait l'expédition de grandes quantités de grains vers le Bas-Languedoc. La Révolution française, puis une conjoncture économique défavorable à ce type de production, entraînèrent ensuite les campagnes toulousaines dans une longue période de léthargie, qui s'est traduite par un fort exode rural. Toulouse accueillait une partie de ces populations chassées des campagnes, mais sa croissance démographique (50 000 habitants à la fin de xviiie siècle, 100 000 cinquante ans plus tard, 150 000 à la veille de la Première Guerre mondiale) ne doit pas faire illusion : la bourgeoisie locale ne tirait plus de ses domaines ruraux que des revenus réduits et incertains, tandis que la ville restait à l'écart de la révolution industrielle.
Dans les années 1914-1918, c'est l'éloignement du front qui a favorisé l'implantation de gros établissements industriels. Les deux principaux, dans la chimie et la construction aéronautique, ont connu une difficile reconversion après le conflit : les installations de la Poudrerie furent reprises par l'Office national industriel de l'azote pour la fabrication d'engrais et les usines Latécoère tentèrent d'imposer leurs productions sur le marché naissant de l'aéronautique civile. Tandis que la croissance démographique se poursuivait (213 000 habitants en 1936, 269 000 en 1954), Toulouse conservait encore, au début des années 1950, des allures de « grand village », dont l'avenir économique paraissait bien incertain.
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Écrit par
- Robert MARCONIS : professeur des Universités à l'université de Toulouse-Le-Mirail
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