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TOUR DU MONDE EN QUATRE-VINGTS JOURS (LE)

Il s'agit d'un pari engagé — et gagné de justesse — par un riche original britannique, Phileas Fogg, flanqué d'un fidèle valet, Passe-Partout. Le caractère fantaisiste de ce domestique, de nombreux quiproquos et obstacles imprévus ajoutent à la difficulté de l'épreuve. Fogg épouse à la fin du voyage Aouada, une jolie veuve hindoue qu'il a sauvée du bûcher. Le Tour du monde en quatre-vingts jours (1873) est à la fois un roman géographique où Jules Verne satisfait l'appétit de voyages des « culs-de-plomb » (c'est ainsi qu'il désigne — avec affection — ses lecteurs adultes qui, faute de moyens, en sont réduits à voyager sur des cartes), un hymne à la gloire du progrès industriel — essentiellement le développement des chemins de fer et des voies maritimes — et, enfin, un roman scientifique bénéficiant du « jour fantôme » dû au décalage horaire.

Le suspense résultant de ce pari — extraordinaire pour l'époque — assure au roman paru dans Le Temps, en 1873, un succès foudroyant que Jules Verne prolongera en tirant de l'œuvre, avec la collaboration de D'Ennery, une pièce à grand spectacle en cinq actes, un prologue et quinze tableaux. Elle se joua au théâtre du Châtelet à bureaux fermés pendant deux ans et fut reprise régulièrement jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.

— Marc SORIANO

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Écrit par

  • : docteur ès lettres et sciences humaines, professeur émérite à l'université de Paris-VII-Jussieu

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