TOUTÂNKHAMON (XIVe s. av. J.-C.)
Mondialement connu par le riche mobilier contenu dans sa tombe découverte pratiquement intacte, Toutânkhamon est le jeune pharaon qui, dès la première année de son règne, entérina le retour aux cultes traditionnels et changea le nom de Toutânkhaton en Toutânkhamon. Si ses efforts pour l'embellissement des temples, comme la grande colonnade de Louxor, sont reconnus depuis longtemps, sa généalogie a en revanche fait l'objet de nombreuses spéculations, dont certaines ont pu être levées en 2010 grâce à la génétique.
La découverte de l'hypogée
Tout le monde connaît la découverte exceptionnelle du Britannique Howard Carter (1874-1939), le 29 novembre 1922, lorsqu'il pénètre dans la tombe inviolée d'un des derniers pharaons de la XVIIIe dynastie (Nouvel Empire, 1550-1085 av. J.-C.) : Toutânkhamon (1334-1324 av. J.-C.). Aristocrate britannique passionné d'égyptologie, lord Carnarvon (1866-1923), qui finance la mission, confie à Howard Carter les fouilles de la Vallée des Rois qui avait livré de nombreux tombeaux malheureusement pillés depuis le début du xxe siècle. Quelques tombes restaient cependant à découvrir, dont celle de Toutânkhamon, probablement le successeur d'Aménophis IV-Akhenaton. Le 4 novembre 1922, Howard Carter dégage quelques marches de pierre qui le mèneront vers une tombe inviolée, la tombe KV62 (soit la 62e tombe mise au jour dans la King Valley). La momie du jeune pharaon et le trésor constitué de plus de cinq mille objets d'une beauté exceptionnelle figurent aujourd'hui, pour la majorité, parmi les collections du Musée du Caire (Égypte).
À la mort du roi, on procédait aux actes de l'embaumement, suivis des funérailles et de la descente au tombeau avec les richesses que possédait le défunt. Si presque tous les hypogées ont été profanés pendant l'Antiquité, il est possible de se faire une idée de ces richesses grâce à deux tombes qui nous sont parvenues quasi intactes : la première (KV46), découverte en 1905, est celle des parents de Tiyi, épouse d'Amenhotep III et mère d'Aménophis IV ; la seconde (KV62) est celle de Toutânkhamon. Il fallut dix ans à Howard Carter pour terminer les fouilles et répertorier les deux à trois mille objets qui se trouvaient dans cette tombe pourtant de petite taille. Certaines pièces renfermaient de nombreux objets de la vie quotidienne (jouets, jeux, vaisselle en calcite, paniers, jarres de vin, chaises, tabourets, lits, arcs, flèches, épées, boomerangs, maquettes de bateaux...) qui permirent une meilleure compréhension de cette période de l'Antiquité. La chambre funéraire, seule pièce aux murs décorés, contenait plus de trois cents objets d'or, d'albâtre et d'ivoire (trône, chapelle, lits, bijoux, statuettes, masques, cannes, vases, coffres...) en plus du tombeau situé au centre de la pièce : un sarcophage en quartzite rouge renfermant deux cercueils de bois couverts d'or et un cercueil en or massif contenant la momie du jeune pharaon portant un masque en or décoré de lapis-lazuli et d'obsidienne.
La découverte d'Howard Carter fait de Toutânkhamon un des plus célèbres pharaons de l'Égypte ancienne, malgré sa courte vie (sacré pharaon à neuf ans, il meurt dix ans plus tard). Les inscriptions trouvées dans sa tombe ne permettent pas d'établir sa généalogie avec certitude. Il était probablement le successeur d'Aménophis IV-Akhenaton, l'un des pharaons les plus controversés de cette période, car il tenta de transformer radicalement la religion traditionnelle. En effet, la révolution religieuse menée par Aménophis IV, avec l'appui de la reine Néfertiti, abolit les anciens cultes (principalement le culte d'Amon) pour adorer exclusivement le disque solaire Aton, dieu suprême et unique. Aménophis IV prend alors le nom d'Akhenaton et transporte[...]
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Écrit par
- Véronique BARRIEL : maître de conférences au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
Classification
Autres références
-
VALLÉE DES ROIS
- Écrit par Jean LECLANT
- 932 mots
- 8 médias
À partir de la XVIIIe dynastie, le lieu de sépulture des pharaons se trouve séparé de leur lieu de culte ; celui-ci prend place désormais dans les « temples de millions d'années », une expression apparue dans les textes égyptiens dès la fin du Moyen Empire pour désigner un type de sanctuaire...