TRACHYANDÉSITES
Dans la classification de Jung et Brousse les trachyandésites sont des roches volcaniques, intermédiaires entre les basaltes et les roches différenciées du type trachyte et rhyolite ou phonolite. En fait, il existe, parmi les roches volcaniques, plusieurs lignées de différenciation, le terme d'andésite étant plus particulièrement lié à la série calco-alcaline, typique des arcs insulaires et des chaînes de subduction. Aussi, pour les séries franchement alcalines, les termes d'hawaiite et de mugéarite (suivant le degré de différenciation) sont préférés. Dans la classification de Niggli et Troeger, fondée sur les pourcentages volumétriques des minéraux principaux (quartz, feldspaths alcalins, plagioclases, feldspathoïdes), les trachyandésites sont des roches volcaniques, contenant moins de 10 p. 100 de quartz ou de feldspathoïdes et plus de plagioclases que de feldspaths alcalins, ceux-ci devant cependant exister à plus de 10 p. 100. Si la proportion des minéraux fémiques (pyroxène, amphibole, olivine et oxydes de fer et de titane) dépasse 75 p. 100 du volume de la roche, on parle de trachybasalte, tandis que si les feldspaths alcalins et les plagioclases sont en proportions semblables, la roche portera le nom de latite (de Latium, Italie).
D'un point de vue minéralogique, les trachyandésites sont des roches holofeldspathiques (ni quartz, ni feldspathoïdes exprimés), caractérisées par la présence simultanée de feldspaths alcalins (sanidine et anorthose) et de plagioclases (souvent zonés lorsqu'ils sont de grande taille), par l'existence habituelle de phénocristaux d'orthopyroxène et/ou de clinopyroxènes, auxquels s'ajoutent parfois la hornblende et/ou la biotite. L'olivine, uniquement présente dans les termes les moins différenciés, est le plus souvent en voie de résorption dans les trachyandésites des séries calco-alcalines. Dans les termes les plus riches en silice, la cristobalite et/ou la tridymite cristallisent, sous forme de fines paillettes, dans les vacuoles. Le plus souvent, la lave présente une structure holocristalline porphyrique trachytique : de grands cristaux de ferromagnésiens et de feldspaths sont noyés dans une pâte formée de microlites de feldspaths et, en moins grand nombre, de pyroxènes et de minéraux opaques se disposant en une structure fluidale, parfois assez fruste.
Les laves trachyandésitiques forment des pitons et des coulées épaisses, à débit en grosses dalles, et donnant des bombes volcaniques en croûte de pain. En France, une grande partie du Mont-Dore est constituée par des trachyandésites, qui portent les noms régionaux de sancyite, riche en phénocristaux d'andésine et de sanidine, et de doréite, riche en minéraux ferromagnésiens. De même, la plus grande partie du massif volcanique du Cantal est constituée de trachyandésites, souvent riches en grosses amphiboles (hornblende basaltique), affleurant sous la forme d'intrusions multiples, mais surtout de brèches pyroclastiques ou épiclastiques. Il a souvent été remarqué une absence relative des trachyandésites, par rapport aux deux termes extrêmes d'une série, dans les lignées de différenciation alcalines océaniques (Kerguelen), mais aussi continentales (Atakor, Sahara).
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Écrit par
- Claude SALZE : docteur de troisième cycle, attaché au laboratoire de volcanologie de l'université de Paris-XII
Classification
Autres références
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MUGÉARITES
- Écrit par Claude SALZE
- 350 mots
Trachyandésites leucocrates à oligoclase et olivine, les mugéarites sont des roches magmatiques effusives qui s'intègrent dans la série de différenciation alcaline : basalte alcalin à olivine → hawaiite → mugéarite → benmoréite → phonolite ou trachyte.
La composition minéralogique...