TRAITÉ DE COMMERCE FRANCO-BRITANNIQUE
En octobre 1859, Michel Chevalier, polytechnicien passionné d'économie et connu pour ses conceptions libérales concernant les travaux publics et l'État, la concurrence et l'épargne, prend l'initiative d'aller consulter les responsables économiques britanniques, convertis au libre-échange depuis 1846 (suppression des corn laws). À son retour, accompagné de Richard Cobden, le plus grand défenseur du libéralisme économique outre-Manche, il sera reçu par Napoléon III qui veut améliorer les relations commerciales et diplomatiques avec la Grande-Bretagne. Le second Empire est le premier régime en France à prendre conscience de la nécessité d'une politique économique d'ouverture qui favoriserait l'augmentation de la production industrielle et la croissance. Chevalier mène des négociations en secret avec Eugène Rouher et, le 23 janvier 1860, la conclusion d'un accord douanier avec la Grande-Bretagne est annoncé par l'empereur, en même temps qu'un projet de grands travaux publics.
Conclu pour une durée de dix ans entre les deux pays, l'accord comporte une série de concessions mutuelles concernant la suppression des interdictions sur les importations, l'exemption des taxes aux frontières sur les matières premières et les denrées alimentaires, l'abaissement des droits de douane sur les produits manufacturés et le charbon. Ce n'est pas vraiment un traité de libre-échange mais, pour un pays aussi protectionniste que la France, il s'agit d'une révolution douanière.
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Écrit par
- Marie-France BAUD-BABIC : secrétaire générale adjointe de Confrontation Europe
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