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TRAITÉ DE MAASTRICHT

En 1992, le traité de Maastricht institue entre les États membres de la Communauté européenne une Union européenne dont l'objectif est de passer à une monnaie unique. Le contrôle des changes est supprimé, ce qui libère les mouvements de capitaux. En 1998 est créée la Banque centrale européenne (BCE), chargée, indépendamment des États, de mettre en place puis de gérer la monnaie européenne, l'euro, appelée à remplacer les monnaies nationales en 2002. Conformément au traité, pour introduire cette monnaie unique, qui est désormais le pivot de la construction européenne, les États membres sont conduits à faire converger leurs économies sur la base de cinq critères : une variation de la hausse des prix qui ne dépasse pas de plus de 1,5 point de pourcentage la moyenne des trois meilleurs pays, un taux d'intérêt à long terme qui ne dépasse pas de plus de deux points la moyenne des trois pays les moins inflationnistes, un déficit budgétaire inférieur à 3 % du PIB, une dette publique inférieure à 60 % du PIB, un taux de change qui respecte les marges de fluctuation du SME. Ces politiques de convergence ont profondément modifié les économies européennes dans les années 1990. La force de la monnaie allemande contraint des pays comme la France ou l'Italie à élever fortement leurs taux d'intérêt pour fixer les capitaux. Cela impose à l'Europe une croissance faible et un taux de chômage très important, une contrainte forte qui alimentera la défiance des spéculateurs vis-à-vis des monnaies du SME en 1992-1993. Au-delà, la mise en œuvre de la monnaie unique accentue le choix du libéralisme économique, contribue à déréglementer les économies européennes et à privatiser une large partie de leur secteur nationalisé.

— Francis DEMIER

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