Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NIPPO-AMÉRICAIN TRAITÉ DE SÉCURITÉ (1951)

Signé le même jour que le traité de paix (8 sept. 1951), entré en vigueur l'année suivante, le traité de sécurité nippo-américain apparaît comme une légalisation des nouveaux rapports qui se sont institués au lendemain de la Seconde Guerre mondiale entre le Japon et les États-Unis.

Par la Constitution de 1946 (art. 9), le Japon avait renoncé à entretenir un potentiel de guerre. Aussi le traité exprime-t-il le désir que les États-Unis maintiennent des forces militaires au Japon, jusqu'à ce que soient constituées les « forces d'autodéfense ».

Il accorde, sans restriction aucune, aux États-Unis le droit de faire stationner des troupes et d'établir des bases militaires. En outre, le Japon ne peut concéder de facilités militaires à un pays tiers sans que les États-Unis aient été consultés au préalable. En contrepartie, les États-Unis s'engagent à défendre le Japon et à le faire bénéficier du parapluie atomique américain. L'île d'Okinawa est laissée en dehors de l'aire d'application du traité et reste sans occupation américaine (elle a été rendue au Japon en mai 1972).

Manifestation anti-américaine - crédits : Keystone/ Getty Images

Manifestation anti-américaine

Bien qu'il ait été combattu par la gauche et ait donné lieu à de violentes manifestations (1960, 1968), le traité a été reconduit. Deux nouvelles dispositions ont été introduites en 1960 : le Japon s'engage à accélérer son effort de réarmement, dans les limites fixées par la Constitution ; les États-Unis devront consulter le gouvernement japonais au cas où ils voudraient engager des opérations militaires extérieures à portée du territoire nippon.

Ce traité fait partie d'une série de pactes de sécurité que les États-Unis ont signés au début des années 1950 avec leurs alliés du Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande, Philippines), en vue de dresser un barrage contre une éventuelle extension du bloc communiste en Asie.

Le début des années 1990 a accentué une évolution qui tend à réinterpréter ou à remettre en cause les fondements de la défense japonaise tels que les définit la Constitution de 1946 : disparition de l'U.R.S.S. (qui laisse cependant en suspens la question des Kouriles) ; désir des États-Unis de voir le Japon assumer sur la scène diplomatique ses responsabilités de grande puissance ; adoption par la Diète d'une loi qui autorise l'envoi de militaires à l'étranger dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations unies (15 juin 1992).

— Yugi SATO

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Média

Manifestation anti-américaine - crédits : Keystone/ Getty Images

Manifestation anti-américaine

Autres références

  • JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par , , , et
    • 44 405 mots
    • 52 médias
    ...pays les plus riches de la planète ; ainsi, de 1949 à 1976, la puissance de l'économie japonaise était multipliée par 55. Bénéficiant de la garantie de sécurité offerte par les États-Unis dans le contexte de la guerre froide, le Japon a pu se maintenir en marge, trouvant en lui-même les ressources d'adaptation...
  • RYŪKYŪ

    • Écrit par
    • 626 mots
    • 1 média

    L'archipel des Ryūkyū comprend une soixantaine d'îles qui s'égrènent sur 1 100 kilomètres entre l'île de Kyūshū et Taïwan ; ces îles couvrent au total 3 317 kilomètres carrés. Elles se répartissent en trois groupes : au nord, les îles Amami, qui couvrent 1 221 kilomètres carrés ; au centre, Okinawa,...

  • YOSHIDA SHIGERU (1878-1967)

    • Écrit par
    • 356 mots

    Issu de l'aristocratie, Yoshida Shigeru fait d'abord carrière dans la diplomatie. Pendant toute la période d'avant-guerre et jusqu'à la capitulation du Japon en 1945, il reste à l'écart des clans qui dirigent le pays et adopte une position personnelle réservée, sinon hostile, aux militaires. Après...