TRAITEMENT SYNTAXIQUE (perception et compréhension)
Le rôle de la syntaxe dans la compréhension
Ce n’est pas parce que la syntaxe est représentée dans notre cerveau qu’elle intervient nécessairement lors de la compréhension d’un énoncé. D’autres sources d’informations, lexicales, sémantiques, pragmatiques, etc. sont susceptibles d’intervenir également, et pourraient, toutes ensemble, prendre le pas, au point de rendre le recours à la syntaxe superflu. Avant toute chose, il est donc nécessaire de démontrer que la syntaxe est bien prise en compte en situation naturelle de compréhension. Comment aborder expérimentalement cette question ? Comme c’est souvent le cas en psychologie expérimentale, nous allons faire appel aux statistiques. Il est possible, à partir de larges corpus annotés syntaxiquement, de calculer, en chaque point d’un texte, la probabilité des différentes continuations syntaxiques possibles. L’incertitude quant à la suite est par exemple plus forte après un verbe comme « raconter », qui accepte différents types de compléments (raconter à quelqu’un, raconter que quelque chose est arrivé, etc.) qu’après un verbe comme « manger » après lequel on s’attend à trouver, le plus souvent, une séquence telle que : déterminant + nom, ou : déterminant + adjectif + nom. Le système de traitement est-il sensible à ce type de contraintes ? La réponse est positive : le temps passé sur un mot est plus long quand les constructions syntaxiques dans lesquelles ce mot est susceptible d’entrer sont plus nombreuses.
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Écrit par
- Joël PYNTE : directeur de recherche au CNRS, retraité
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