TRANSCRIPTION DE L'ADN
À la fin des années 1950, plus aucun biologiste ne doute que les gènes, constitués d'ADN (acide désoxyribonucléique), codent pour des protéines. Mais quels sont les mécanismes détaillés de cette expression génétique ? Les Français François Jacob et Jacques Monod, qui travaillent au sein du laboratoire d'André Lwoff à l'Institut Pasteur de Paris, découvrent en 1961 que les gènes sont d'abord transcrits en une molécule intermédiaire, qu'ils baptisent facteur X. Ils prouvent ensuite qu'il s'agit d'un acide ribonucléique messager (ARNm), qui est à son tour traduit en une protéine. Jacob et Monod montrent que la transcription d'un gène nécessite aussi la présence de plusieurs protéines dites régulatrices, qui viennent se fixer sur des promoteurs, des régions de l'ADN situées en amont du gène à transcrire. Ces travaux sont effectués sur la bactérie Escherichia coli et vaudront à Jacob, Monod et Lwoff de recevoir en 1965 le prix Nobel de physiologie ou médecine. On leur prêtait alors une portée universelle, Monod pensant que « ce qui est vrai pour la bactérie est vrai pour l'éléphant ». Ce qui fut le « dogme central » de la biologie moléculaire – l'enchaînement ADN, ARNm et protéine – devait cependant être nuancé plus tard, pour les eucaryotes notamment avec la découverte de la rétrotranscription et la structure morcelée des gènes.
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Écrit par
- Nicolas CHEVASSUS-au-LOUIS : docteur en biologie, journaliste
Classification
Média