TRANSCRIPTIONS ET TRANSLITTÉRATIONS
Translittérations
La translittération a pour fonction la reproduction de textes écrits à l'aide d'alphabets autres que l'alphabet latin (cyrillique, hébreu, arabe, etc.), permettant ainsi le classement de la documentation dans les fichiers des bibliothèques. Afin de faciliter cette opération et d'éviter toute ambiguïté, l'Organisation internationale de normalisation (I.S.O.) a édicté des règles de correspondance d'unité graphique à unité graphique : « Le même signe doit être rendu toujours de la même façon, et en principe un signe d'un alphabet ne doit correspondre qu'à un seul signe de l'autre. On tâchera de ne rendre un signe par deux signes que lorsque l'alphabet latin n'offrira pas de possibilité raisonnable de faire autrement » (Recommandation I.S.O. R 9).
Pour les langues à écriture « incomplète » (consonantique : hébreu, arabe, etc.), ces règles n'ont pu être appliquées sans modification, sous peine de conduire à des vocables illisibles. Aussi l'I.S.O. recommanda-t-elle la vocalisation préalable, c'est-à-dire la restitution des voyelles habituellement omises dans l'écriture de ces langues. Dans ce cas, la procédure n'est plus tout à fait automatique, car elle exige une bonne connaissance de la langue à translittérer.
À côté de cette translittération internationale, normalisée, il existe une translittération populaire (presse), différente selon la langue dans laquelle elle est faite, car l'on essaie de se rapprocher le plus possible de l'écriture habituelle des sons dans la langue. Par exemple, le caractère cyrillique iii, translittéré dans le système international š, est représenté en anglais par sh et en français par ch, conformément aux habitudes orthographiques de ces langues (cf. la translittération de l'alphabet cyrillique russe actuel est donnée à l'article slaves, ).
Une transcription n'est jamais gratuite, elle a un but, celui de fournir un certain nombre d'informations à des fins précises.
Pour rendre compte d'une langue et de ses rapports avec la réalité, on peut soit considérer les faits phoniques à un haut degré d'abstraction, celui du fonctionnement de la langue (on utilise alors une transcription large qui ne note que les éléments pertinents de ce point de vue), soit se placer au maximum dans le concret, celui de réalisations particulières dans des contextes bien déterminés (la transcription est alors étroite et fait un usage abondant de diacritiques). Il ne faut pas croire cependant que l'on puisse rendre compte de tous les éléments de l'expérience : si précise que puisse être la transcription, elle reste toujours un choix motivé par l'hypothèse que fait son utilisateur sur le fonctionnement de la langue qu'il décrit. En aucun cas la transcription ne pourrait atteindre le degré de mécanisation que l'on attend de certaines translittérations.
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Écrit par
- Denis AUTESSERRE : maître assistant à la faculté des lettres d'Aix-en-Provence
- France AUTESSERRE : D.E.A. de linguistique
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Médias
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