TRANSPORTS Transports et risques
Les comportements et les obligations des hommes les amènent à se déplacer selon deux choix fort différents : celui où ils sont responsables d'eux-mêmes dans un espace généralement public et ouvert (chemin, route, autoroute), en utilisant, selon le cas, un vélo, un deux roues motorisé, une voiture... ; celui où ils s'en remettent à des transports publics, urbains, ferroviaires, aériens ou maritimes. Dans ce dernier cas, ils considèrent aussi qu'ils remettent leur sécurité, moyennant les conditions du contrat ou du règlement de transport, entre les mains de l'entreprise de transport. Plus ou moins consciemment, les passagers en attendent, en termes de sécurité, une situation comparable à celle qui est assurée dans la vie quotidienne, au domicile ou au travail. Il est paradoxal de constater qu'une telle attente est loin d'être satisfaite dans le transport motorisé personnel sur un deux roues ou en voiture.
Après un examen de ces deux choix et de leurs différences seront abordées les notions de risque, de sécurité dans les transports publics et de sûreté, cette dernière permettant de prévenir les actes illicites.
Deux choix de transport nettement différenciés
Le transport public
En s'en remettant à un transporteur public et encore plus s'il exerce en site propre, c'est-à-dire réservé à son usage, les indicateurs de sécurité sont comparables à ceux des industries les plus performantes (cf. infra), à tel point que l'habitant d'une grande ville a vraiment le sentiment d'être dans le moyen de transport comme chez lui. La probabilité d'y laisser sa vie est tellement faible qu'elle n'a pas vraiment de signification pratique : elle est de l'ordre de 0,05 milliardième par kilomètre parcouru, soit du milliardième (10—9) à chaque fois qu'un moyen de transport terrestre est utilisé, alors qu'au mieux le voyageur l'utilisera mille fois par an pendant cinquante à soixante ans.
Et, pourtant, la catastrophe arrive et marque tellement les esprits que les procès sont retentissants et que les pouvoirs publics et les transporteurs doivent concevoir et mettre en œuvre des politiques correctives de grande ampleur. En voici quatre exemples, un par grand mode de transport :
– Transport aérien : 27 mars 1977. Sur l'aéroport de Tenerife, aux Canaries, par jour de brouillard et de fermeture de l'autre aéroport de l'île, une incompréhension linguistique entre la tour de contrôle et le pilote d'un Boeing 747 provoque une collision au sol avec un avion du même type. C'est la plus grande catastrophe de l'aviation civile de tous les temps, avec 583 victimes brûlées vives dans l'embrasement des deux appareils.
– Transport maritime : 6 mars 1987. Le ferry Herald of free enterprise, qui assure la liaison Zeebrugge-Douvres, appareille alors que la porte de chargement avant est restée ouverte par précipitation (volonté de rattraper des retards successifs) et insuffisante disponibilité des officiers pour effectuer la manœuvre de fermeture et contrôler son exécution. 188 personnes périssent noyées. Cette catastrophe a entraîné la création du premier bureau d'enquête sur les accidents en mer : le Marine Accident Investigation Board en Angleterre.
– Transport ferroviaire : 3 juin 1998. La défaillance d'un joint élastique incorporé dans les roues d'un I.C.E. (Inter City Express) de première génération provoque le déraillement à grande vitesse des premières voitures d'un train de ce type à Eschede (Basse-Saxe), sur la ligne nouvelle Munich-Hambourg. Le train se disloque sur les piles d'un pont qui s'écroule écrasant les passagers, dont 101 trouvent la mort. La conception des roues sera revue pour éliminer cette cause d'accident.
– Transport routier : 24 mars 1999. Cet exemple ne concerne pas[...]
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Écrit par
- Michel QUATRE : ingénieur diplômé de l'École polytechnique et de l'École nationale des ponts et chaussées
Classification
Médias
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