TRANSPORTS Transports et risques
La notion de risque
Généralités et définitions
Tout système technique complexe comme ceux qui sont utilisés aujourd'hui dans les transports est soumis à des aléas d'origines diverses pouvant perturber son fonctionnement. Chaque aléa est caractérisé, si possible, par une probabilité d'occurrence, et les mathématiciens et physiciens sont capables d'avancer une loi régissant celle-ci selon le phénomène considéré. Il est de l'art des concepteurs d'élaborer des barrières pour que ces perturbations ou, plutôt, la combinaison de ces perturbations n'aboutissent pas à mettre en jeu la sécurité des systèmes. Cela étant, ces barrières peuvent être mises en défaut dans des cas extrêmes dont la probabilité peut être évaluée en combinant les lois régissant les perturbations élémentaires. Il en résulte alors un accident d'une certaine gravité pouvant être quantifié, selon les cas, par le nombre de morts ou la valeur des dégâts matériels. Le produit de la probabilité par la gravité caractérise le risque encouru et s'appelle la criticité. Les concepteurs s'efforcent de réduire cette criticité ou, plutôt, de situer leur projet dans une zone considérée comme acceptable : très forte probabilité et faible gravité ou très faible probabilité et forte gravité – cet extrême devant même être évité (fig. 2).
Savoir où se situe le système nécessite des outils d'analyse perfectionnés et des données nombreuses sur les modes de défaillance.
C'est l'objet des analyses des risques pour lesquelles existent plusieurs méthodes parmi lesquelles on peut citer : l'analyse préliminaire de risques, l'analyse des modes de défaillance, de leurs effets (et de leur criticité éventuellement), l'hazard and operability studyou HAZOP, l'évaluation probabilistique de risques.
Toutes ces méthodes, couramment utilisées dans l'industrie et dans l'aviation, ont été introduites au cours des années 1970 dans les transports ferroviaires et urbains guidés. Des tentatives d'unification sont en cours au niveau européen pour le chemin de fer et des applications simplifiées ont été mises au point dans d'autres domaines comme pour les tunnels routiers en France avec les « études spécifiques de danger ».
Les aléas rencontrés et les principales causes de dysfonctionnement
Tous les composants d'un système de transport peuvent être défaillants ou perturbés : le matériel lui-même mais aussi ceux qui l'utilisent ou le conduisent. De plus, des éléments extérieurs peuvent intervenir.
Le système matériel
Pour fonctionner en sécurité un système matériel comporte aujourd'hui : des dispositifs de prévention qui peuvent être constitués d'éléments redondants, de moyens d'arrêt en cas de danger ou d'atténuation en mode dégradé, comme la limitation de vitesse ; des dispositifs de récupération en cas de défaillance comme le contrôle de vitesse externe au train sur le chemin de fer, l'antiblocage des roues pour une automobile ; des dispositifs atténuateurs des effets d'un accident comme un bouclier protecteur à l'avant des trains ou des tramways, l'airbag des automobiles ou la ventilation des tunnels en cas d'incendie.
Tous ces moyens mécaniques électriques ou électroniques ont de très faibles probabilités d'être défectueux s'ils sont correctement entretenus et renouvelés. La sûreté de fonctionnement permet d'évaluer leurs performances en distinguant la fiabilité, la maintenabilité et la disponibilité.
Les hommes chargés du système
Après les aléas matériels interviennent tous ceux qui proviennent du comportement de l'homme face à la machine. Certes, en situation critique, celui-ci a de grandes facultés de récupération étudiées par les cognitivistes mais il peut aussi être déstabilisé et en oublier[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Michel QUATRE : ingénieur diplômé de l'École polytechnique et de l'École nationale des ponts et chaussées
Classification
Médias
Autres références
-
AGRICOLE RÉVOLUTION
- Écrit par Abel POITRINEAU et Gabriel WACKERMANN
- 8 076 mots
...avantages offerts par les marchés nationaux, continentaux et transcontinentaux, eux-mêmes activés par la progression du libre-échange et, surtout, des moyens de locomotion ; l'irruption de la machine à vapeur a accéléré la mise au point du chemin de fer, de la navigation fluviale, puis maritime,... -
ALASKA
- Écrit par Claire ALIX et Yvon CSONKA
- 6 048 mots
- 10 médias
L'Alaska Highway, construite par l'armée en 1942, relie Fairbanks au reste des États-Unis en passant par le Canada. Un embranchement mène à Haines, seule localité de la région Sud-Est accessible par la route. De Fairbanks, deux routes permettent d'atteindre Anchorage et les bassins au sud de la chaîne... -
ARGENTINE
- Écrit par Jacques BRASSEUL , Encyclopædia Universalis , Romain GAIGNARD , Roland LABARRE , Luis MIOTTI , Carlos QUENAN , Jérémy RUBENSTEIN , Sébastien VELUT et David COPELLO
- 38 902 mots
- 18 médias
Lesréseaux de communication dans le pays ont été organisés en fonction des itinéraires d'exportation, conférant aux routes principales et aux voies ferrées une forme caractéristique en éventail convergeant vers la capitale et ses satellites. Il existe trois axes historiques reliant Buenos Aires aux... -
ATLANTA
- Écrit par Laurent VERMEERSCH
- 1 254 mots
- 2 médias
Symbole de l’affirmation économique des villes du sud des États-Unis, Atlanta est passée en quarante ans du rang de ville moyenne à celui de métropole internationale. Alors que l’agglomération comptait 2 millions d’habitants en 1980, elle en compte 5,9 millions en 2017, dont 420 000 dans la commune...
- Afficher les 30 références