TRAUMATISMES
Le suivi médical des blessés
La prise en charge des traumatisés comporte deux volets : une prise en charge sur le lieu de l'accident et pendant le transport, une prise en charge dans les structures de soins hospitalières.
Les soins à l'hôpital
Les soins hospitaliers seront envisagés ici en fonction d'une organisation des secours incluant au préalable la prise en charge sur le terrain avec, si nécessaire, une réanimation précoce autorisant une orientation hospitalière adéquate.
Dans le cadre ainsi défini, le déroulement des soins à l'hôpital relève d'une stratégie globale, fondée sur la gravité réelle ou potentielle de l'accidenté. Par ordre de gravité croissante, on peut considérer plusieurs sortes de soins :
– Cas des blessés très légers. Il s'agit de lésions très bénignes, sans potentiel d'aggravation, accessibles à un traitement simple qui peut être réalisé immédiatement sans préparation particulière, ce qui ne justifie pas, le plus souvent, une hospitalisation ; la surveillance ultérieure, tout aussi simple, est faite à titre ambulatoire.
Entrent dans cette catégorie les lésions superficielles des membres (contusion, petites plaies) et les lésions ostéo-articulaires élémentaires (entorses et fractures des articulations distales).
– Cas des blessés moyens (urgences relatives). Ces blessés présentent des lésions simples, peu évolutives, qui ne compromettent pas le pronostic vital et très rarement le pronostic fonctionnel ; elles nécessitent cependant un traitement réparateur, chirurgical le plus souvent, pour lequel l'hospitalisation est indispensable. Mais ce traitement pourra être différé dans le temps pour permettre un bilan pré-opératoire complet permettant de déceler les éventuelles tares organiques que pourrait présenter le blessé de façon que l'acte chirurgical et l'anesthésie générale qui l'accompagne n'induisent pas un risque supplémentaire (anesthésie générale chez un sujet à estomac plein, existence d'antécédents pathologiques, interférences médicamenteuses avec les traitements en cours).
Dans cette catégorie de blessés, on peut trouver, par exemple, les fractures des os longs nécessitant un traitement orthopédique ou une ostéosynthèse, des plaies musculo-aponévrotiques plus ou moins profondes, des plaies tendineuses, etc. Une surveillance postopératoire de quelques jours pour la poursuite des soins (pansements, drains, etc.) pourra être nécessaire.
– Cas des blessés légers mais avec risque d'aggravation (urgences potentielles). Ce sont des accidentés pour lesquels il existe un doute sur la gravité des lésions et sur leur potentiel d'évolutivité ; ces blessés, qui ne justifient pas toujours d'un traitement, doivent cependant bénéficier d'investigations relativement spécifiques et surtout d'une surveillance attentive pour déceler rapidement toute aggravation.
Dans cette catégorie, on peut trouver : les traumatismes crâniens avec perte de connaissance initiale, les contusions abdominales et thoraciques importantes, les compressions prolongées des membres. De telles situations d'urgences potentielles vont justifier des examens répétitifs adaptés à la topographie lésionnelle.
Parmi l'ensemble des examens, il faut citer les bilans radiographiques (radiographie standard, tomodensitométrie), les examens échographiques et les examens biologiques ; ceux-ci ont deux finalités : d'une part, objectiver les anomalies induites par l'accident, et qu'il convient de corriger, et, d'autre part, révéler une pathologie antérieure qui peut s'aggraver ou se décompenser à l'occasion du traumatisme.
Les prélèvements sanguins auront pour but de rechercher une déglobulisation par hémorragie (hématocrite, numération globulaire), des modifications du ionogramme sanguin traduisant des anomalies[...]
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Écrit par
- René NOTO : médecin-colonel, anesthésiste-réanimateur, chargé de l'enseignement de la médecine d'urgence et de la médecine de catastrophe au service de santé des armées
Classification
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